Juste après avoir commenté dithyrambiquement Ah ! les belles bacchantes, je me suis dit qu’un peu de prétention intellectuelle ne me ferait pas de mal et que tant à rester idiot, mieux valait le demeurer avec des films qui le méritent. Et puis la semaine Sainte arrive et une entrée en chemin de pénitence n’est pas pour déplaire à mon humeur saisonnière. (suite…)
Archive for the ‘Chroniques de films’ Category
Pierrot le fou
jeudi, mars 21st, 2013Les adieux à la Reine
mercredi, mars 20th, 2013Pour moi qui pense que Versailles est le plus beau palais du monde, l’expression parfaite du génie français, j’ai regardé avec intérêt cette exploration des splendeurs et des coulisses de notre trésor national. Et c’est filmé avec goût, justesse, qualité, ça montre assez bien ce qu’on pourrait appeler la tuyauterie du château, cette espèce de grand décor de théâtre qu’avait voulu Louis XIV pour y retenir (autant dire pour y emprisonner), la folle noblesse du Royaume, dont il avait eu si peur et qu’il avait tant détestée durant la Fronde. (suite…)
Ah ! les belles bacchantes !
mardi, mars 19th, 2013Après plusieurs années d’ardente méditation, voilà que je me lance, en cet hiver presque fini, en un péan enthousiaste autant qu’abusif sur un film qui, à chaque fois que je l’ai vu (et je ne dois pas être loin de la quinzaine) m’apparaît comme le comble d’un cinéma burlesque à la française qui, à vrai dire, n’a pas laissé beaucoup d’autres traces. (suite…)
Les nouveaux monstres
lundi, mars 18th, 2013Féroce
Alors que la plupart des amateurs s’accordent pour donner aux Monstres une légère longueur d’avance sur Les nouveaux monstres, tout en reconnaissant leur immense qualité, je me demande, après avoir revu il y a peu le premier, et hier le second si je ne préfère pas la deuxième mouture à l’original. (suite…)
Montparnasse 19
jeudi, mars 14th, 2013Il faut croire qu’il y a certains destins qui portent en eux l’ombre froide de la mort. Modigliani est disparu à 36 ans le 24 janvier 1920 d’une méningite tuberculeuse ; deux jours plus tard sa compagne Jeanne Hébuterne se jetait par la fenêtre, entraînant dans la mort l’enfant qu’elle portait et laissant orpheline leur petite fille de deux ans.
Ce n’est pas tout : c’est Max Ophuls qui devait tourner l’histoire de la fin de la pauvre vie du peintre, qu’il avait adaptée d’une biographie : crise cardiaque et disparition à 55 ans. Jacques Becker hérite du projet, tourne le film, dédié au grand Max ; il meurt subitement vingt mois après, à 53 ans.
Glaçant, non ?
Le voyage fantastique
lundi, mars 11th, 2013L’Homme a du génie.
Merveilleux temps où l’Homme croyait à son avenir et à son génie, où il savait qu’il avait des ressources ! Aujourd’hui où il se réfugie frileusement derrière le principe de précaution (celui qui aurait susurré à l’oreille de Christophe Colomb de ne surtout pas se risquer à partir chercher vers l’ouest les Indes occidentales), aujourd’hui où le moindre incident dans une usine, une centrale, un avion suffit à déclencher des terreurs hystériques, ce genre de film glorieux, optimiste et décidé n’aurait pas droit de cité… (suite…)
La vierge de Nuremberg
dimanche, mars 10th, 2013Velouté en rouge sang.
Le scénario de ce bon petit film de série Z est tellement invraisemblable qu’il vaut mieux ne pas s’attacher à l’intrigue, ce qui permet de profiter sans arrière-pensée des atmosphères lourdes et colorées et de se féliciter de certaines trouvailles horrifiques de bonne venue. (suite…)
Les chiens de paille
vendredi, mars 8th, 2013Le mouton enragé.
Je ne suis pas un profond connaisseur de l’œuvre remarquable de Sam Peckinpah et je craindrais d’enfoncer des portes ouvertes en essayant d’y déceler des thèmes porteurs, mais je suis sûr qu’on ne me chipotera pas si je le qualifie de cinéaste de l’ambiguïté.
À la fin de tous ses films, et en tout cas de ceux que j’ai vus, demeure toujours une interrogation sur la nature profonde des protagonistes (on ne va tout de même pas parler de héros en évoquant La horde sauvage, Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia ou Croix de fer), avec qui on n’est pas forcément, ou forcément pas, en empathie mais par qui on est fasciné. Puis cette ambiguïté s’installe insidieusement en nous pour nous interroger sur notre propre rapport à la violence, à la sauvagerie, et plus simplement à la mort. Et ce qu’on imagine pouvoir découvrir en soi, jusqu’à la volupté inquiétante de la férocité. (suite…)
Du sang pour Dracula
lundi, mars 4th, 2013Grotesque, pathétique, délirant, excessif…
C’est grotesque et délirant, excessif et ridicule…mais ça ne manque pas de charme, ni d’intérêt. Pas simplement pour les interprètes (bizarre composition de Vittorio De Sica en aristocrate fauché et résigné) mais aussi pour la musique (superbe durant le générique) et l’érotisme assez malsain. (suite…)
La collectionneuse
samedi, mars 2nd, 2013Je ne suis pas très à l’aise pour noter ce film, qui me paraît réunir à un assez haut degré à la fois tout ce qu’on peut détester et tout ce qu’on peut adorer chez Éric Rohmer, ce qu’on appellera verbiage ici, intelligence des mots là. Car il y a, dans La collectionneuse à la fois l’un et l’autre. (suite…)