Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Un éléphant, ça trompe énormément

mercredi, septembre 19th, 2012

Que c’est bien !

J’ai revu dans la foulée Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis, parce que c’est un diptyque si bien cousu, si bien mené que chacun des volets se nourrit de l’autre, l’un plus souriant, plus lumineux, l’autre plus amer, plus sombre, l’un et l’autre de grande qualité. (suite…)

Pleasantville

dimanche, septembre 16th, 2012

Une fable gentille.

Je suppose qu’il n’y a pas lieu, aujourd’hui, de s’extasier devant la performance technique. Pourtant, à l’époque de sa sortie – 1998 – le film avait fait une certaine impression notamment grâce à ça. (suite…)

MASH

vendredi, septembre 14th, 2012

Jusqu’au cou !

Je ne connais pas plus que ça Robert Altman, dont certains font grand cas, tenu pour un cinéaste étasunien atypique, de ça de là un peu maudit, un peu singulier, créatif et souvent incompris…

J’ai vu, il y a vingt ans Short cuts qui m’a bien ennuyé, a remporté un grand succès, mais n’a tout de même pas été ce triomphe qu’a été MASH en 1970, triomphe qui n’a peut-être pas assez dû aux arrière-pensées des professionnels de la critique, ni même aux souhaits explicites de son auteur. (suite…)

Le port du désir

mercredi, septembre 12th, 2012

Ne vous y trompez pas !

Non, ne vous y trompez pas : le titre racoleur du film ne s’applique de fait qu’à la première partie et avec les restrictions de pudicité en usage au milieu des années Cinquante (plus fortes que celles de la fin de l’Entre-deux-guerres). Malheureusement la seconde partie du Port du désir sombre dans la banalité d’un thriller guère inspiré et s’achève même indignement dans des bagarres aussi minables que celles que pratiquait, à la même époque, le singulier Eddie Constantine. (suite…)

Pot-Bouille

lundi, septembre 3rd, 2012

pot_bouille01Excellente adaptation

La pourriture n’est pas que bourgeoise dans Pot-Bouille. Car il faudrait se garder de croire que Zola est un précurseur d’Arlette Laguillier. La pourriture est également servile, dans le même roman (les horreurs, les racontars, les cancans que les bonnes échangent), comme elle est rurale dans La Terre, ou prolétarienne dans L’assommoirZola n’est pas un auteur qui a une vision très optimiste de la nature humaine, dans quelque classe qu’elle soit rangée…

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Marius et Jeannette

vendredi, août 31st, 2012

Fraternité.

Si Robert Guédiguian est le cinéaste du désenchantement et de la désillusion, il n’est sûrement pas neutre que le premier film qui lui ait valu un réel succès public soit tissé d’une histoire tendre à issue heureuse. Parce que, si l’on n’est pas dans le conte de fées et le caramel sirupeux avec Marius et Jeannette, si la vie est tout aussi dure que dans les ouvrages précédents, aussi marquée par la pauvreté, l’insécurité, la maladie, l’incertitude devant l’avenir, la fin des illusions révolutionnaires, pour une fois, ça tourne plus au sourire qu’à la tristesse ou à la tragédie… (suite…)

Le cave se rebiffe

samedi, août 25th, 2012

Un bijou !

Rassérénante unanimité des points de vue : Le cave se rebiffe est à sa façon une manière de chef-d’œuvre d’un genre qui me semble aujourd’hui disparu et qui a connu des heures de gloire, donnant au cinéma français une sorte de nouvel âge d’or, à la grande irritation de la critique prétendue sérieuse, qui s’étouffait d’agacement devant un cinéma qu’on ne pouvait tout de même pas ignorer.

Qu’est-ce qui confine à la perfection dans Le cave, outre la bluffante allitération du titre magnifique, qui ne pouvait être conçu que par un véritable expert amoureux des richesses infinies de la langue française ? Qu’est-ce qui y est si réussi ? (suite…)

Pat Garrett et Billy le Kid

mercredi, août 22nd, 2012

La poussière des murs qui s’effritent.

Avant d’écrire quoi que ce soit, j’ai lu plusieurs commentaires déposés ici et là par de précieux amateurs.

Avant de lire, j’étais plutôt dans la ligne de ceux qui s’interrogent sur la lenteur de la progression dramatique, la répétitivité des séquences violentes et ce qu’on peut appeler le caractère statique du récit. Mais après avoir découvert d’autres fortes argumentations, je m’interroge et je me demande si les défauts recensés en sont bien et s’ils ne participent pas, au contraire, de la qualité du film… (suite…)

Inglourious basterds

mardi, août 21st, 2012

Superficiel…

L’uchronie est un des genres majeurs les plus séduisants et les plus stimulants de la science-fiction. L’uchronie, pour ceux qui ne sont pas familiers du genre, c’est le récit qui suit la question existentielle Que se serait-il passé si ?… Oui, que se serait-il passé si le carrosse d’Henri IV n’était pas passé rue de la Ferronnerie au moment où Ravaillac l’attendait ? Si Louis XVI avait réussi à rejoindre ses armées au lieu d’être malencontreusement arrêté par Drouet à Varennes ? Si ce crétin de Grouchy avait mangé un peu moins de fraises le jour de Waterloo ? Si….? On a écrit des dizaines de romans assez drôles et souvent bien venus en inventant des univers parallèles nés d’une seule déviation de l’Histoire réelle et aboutissant à des réalités stupéfiantes. (suite…)

Parfum de femme

lundi, août 20th, 2012

Admirable acteur…

Il est bien dommage que Dino Risi ait cédé à une sorte de logique du récit, qui appelle inéluctablement une conclusion et que, en plus, cette conclusion soit un happy end que tout le reste du film rejetait…

Bien dommage, parce que, sinon, Parfum de femme ne serait pas loin de la totale réussite. Sans doute pas du niveau du chef-d’œuvre, comme Le Fanfaron, insurpassable, mais vraiment très très bien. Alors que la dernière demi-heure, l’établissement à Naples, les gloussements des tourbillonnantes péronnelles, les relations mal fixées qui existent entre le capitaine Fausto (Vittorio Gassman) et le lieutenant Vincenzo (Torindo Bernardi), l’amour singulier voué par Sara (Agostina Belli) au Capitaine et la trop gentille issue consensuelle de leur histoire ne sont pas du meilleur Risi. (suite…)