Je ne suis guère adepte de ce type de cinéma hollywoodien, policier, méchant et violent ; les bisbilles entre les policiers municipaux et fédéraux me laissent sans voix et leurs méthodes m’émerveillent ; moins, à vrai dire quand le moindre cop tire à balles éléphantesques sur des voyous en fuite, se fichant apparemment un peu des braves gens qui se trouvent là par hasard et qui ont bien de la chance de ne pas devenir des dommages collatéraux. N’empêche que j’ai bien apprécié The town qui est assez emblématique de cette orientation du cinéma, où les individus n’existent guère que par ce qu’ils font, bien que de sombres traumas d’enfance soient souvent évoqués pour expliquer le comportement des protagonistes. Read the rest of this entry »
The town
mars 11th, 2023La tête contre les murs
mars 9th, 2023Dans notre malheureuse époque où l’ensauvagement est quotidien, il n’est pas rare qu’après un assassinat furieux – sous prétexte islamique ou non – il y ait, après le drame, cette sorte de mantra qui expose que le tueur était frappé de troubles psychiatriques. En d’autres termes qu’un individu incertain et fragile, capable d’aller tuer n’importe qui (c’est-à-dire vous ou moi) qui a connu des soins dans un établissement spécialisé a été jugé par des médecins ou des éducateurs tout à fait capable de rejoindre le monde quotidien qui est le nôtre. Voilà un vrai sujet, sur quoi je n’ai pas d’opinion tranchée : peut-on, ou non, guérir de ces troubles-là ? Je n’en sais rien et je crains que ceux qui la ramènent, dans un sens ou un autre, ne soient pas très crédibles. Read the rest of this entry »
Qui êtes-vous Polly Maggoo ?
mars 6th, 2023Un capharnaüm, un tohu-bohu, un film sans queue ni tête, imbibé de l’esprit des Sixties dans ce qu’elles avaient de plus artificiel, psychédélique, enfumées de substances bizarres, ces années où l’on sentait monter dans le monde entier le printemps de 1968. Ce printemps où les folies du petit monde snob germanopratin, mises en scène de façon subliminale dans Qui êtes-vous Polly Maggoo ? se répandraient vigoureusement hors de la Rive Gauche pour infester peu à peu tous les replis d’une France sage et travailleuse. Read the rest of this entry »
Un balcon sur la mer
mars 5th, 2023Drôle de film, au scénario qui paraît d’abord bien simple, puis extrêmement compliqué et où tout s’éclaire à la fin dans une conclusion plutôt larmoyante. Le genre de trucs que je n’apprécie pas beaucoup, du type Ne le dis à personne de Guillaume Canet : des secrets de famille, des fausses pistes, des personnages à faces trop multiples, des souvenirs du passé qui reviennent et embrasent la tête d’un homme jugé par tous sans défauts et dont la vie paisible va être détricotée. Un peu bizarrement, pour des raisons qui ne s’expliqueront que furtivement et bien tard, Un balcon sur la mer se situe en 1989 ou 1990, puisque la radio évoque le nom de Michel Rocard, alors Premier ministre et diffuse le délicieux tube C’est la ouate de Caroline Loeb. Read the rest of this entry »
Une grande année
mars 1st, 2023Pluies fines ou pierres dorées ?
Je trouve bien sévères la critique et le public qui ont tenu pour négligeable, banal, mièvre un film que j’ai pour ma part trouvé charmant et joli, doté qui plus est, d’une tendre histoire d’amour. Il se peut que je sois, en ce moment, particulièrement bien disposé à la bienveillance et il ne m’étonnerait pas qu’en fait ce soit le cas : un relâchement inopiné de mon esprit critique et de ma dent féroce, une envie printanière de voir le frais côté des choses et les histoires violentes se transformer en contes de fées. D’ailleurs je me dis que c’est ça qu’a dû vouloir réaliser Ridley Scott : une parenthèse enchantée au milieu des Alien, Blade runner, Gladiator, Prometheus, tous films de tension, fatigants. Read the rest of this entry »
Folies de femmes
février 26th, 2023En une vingtaine d’années – en gros de 1935 à 1955 – voilà un acteur qui tourne beaucoup, y compris nombre de films insignifiants, mais dont l’allure, l’apparence, la diction, la silhouette marquent tellement l’imaginaire que, même dans un rôle secondaire, il envahit l’écran. Rien que cela : en 1937, La grande illusion de Jean Renoir, L’alibi de Pierre Chenal ; en 1938 Les disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque, en 1939, Derrière la façade de Georges Lacombe, en 1950 Boulevard du crépuscule de Billy Wilder et en 1953 encore Minuit quai de Bercy de Christian Stengel. Un grand acteur qui tient sa partie face aux plus grands : Pierre Fresnay, Jean Gabin, Louis Jouvet, Michel Simon, Robert Le Vigan, William Holden… Read the rest of this entry »
Dracula (1931)
février 25th, 2023Ma vieille passion pour les histoires de vampires n’avait jusqu’alors jamais effleuré le film qui en commence le récit au cinéma. Bien vrai, jusqu’à aujourd’hui je n’avais jamais vu ce Dracula de Tod Browning, si mythique, si stupéfiant, si originel avec le surprenant Bela Lugosi qui incarna le Comte vampire dans nos imaginaires jusqu’à ce que Christopher Lee lui ravît à bon escient la palme. Voilà que je découvre ce vieux film court (1h11) de 1931, aux heures pires de la grande dépression, lorsque, tous les jours étant de pires en pires, les studios d’Hollywood retraçaient des histoires épouvantables pour faire oublier un instant aux braves gens leur réalité vécue. Read the rest of this entry »
La plus grande histoire jamais contée
février 23rd, 2023Il y a tout, dans cette grande machinerie hollywoodienne, très bien faite et très bien composée: des moyens énormes, des figurants en nombre considérable, des décors admirablement choisis et presque l’exhaustivité des épisodes de l’Écriture. À tout moment un chrétien un peu frotté aux quatre évangiles entend, scrupuleusement retranscrites, les paroles qu’il connaît et qui font le sel de sa vie. Y’a pas à dire, il ne manque pas grand chose à George Stevens pour avoir embrassé la retranscription de l’enseignement du Christ et, à chaque instant, on se surprend à compléter soi-même les merveilles de beauté énoncées par Jésus.
Le cinquième élément
février 21st, 2023À l’heure où l’on apprend que l’excellent Bruce Willis est entré dans la nuit d’une maladie dégénérative, une nuit dont on espère pour lui qu’elle ne sera pas trop longue, on est fondé à songer à ce qu’on écrira dans sa nécrologie. À mes yeux le cinéma conservera l’image de ce flic courageux et inusable qu’ont exalté Piège de cristal (1988), 58 minutes pour vivre (1990), Une journée en enfer (1995). Et peut-être Retour en enfer(2007), que je n’ai pas vu. Mais la saga de John McClane qui met en valeur un personnage de héros pas très malin mais prêt à tout pour défendre, en grognant, les belles et bonnes choses du monde est bien ancrée dans nos têtes. Read the rest of this entry »
V pour vendetta
février 17th, 2023“Le riche a la vengeance et le pauvre a la mort.” (d’Aubigné)
Je suppose que les spectateurs du film qui sont également férus de bandes dessinées pourront faire d’utiles comparaisons avec l’œuvre originale de David Lloyd et d’Alan Moore adaptée au cinéma par les frères Wachowski (paraît-il devenus, depuis quelques années, sœurs ; ne vit-on pas une époque formidable ?). Pour moi qui n’ai pas pratiqué le Huitième art depuis Tintin ou Blake et Mortimer, je ne me risquerai évidemment pas à cet exercice. Je note toutefois que, d’après Wikipédia, les auteurs de l’album n’ont pas tellement apprécié, retardant de plusieurs mois la sortie sur les écrans de V pour vendetta ; cela parce que le film avait atténué le caractère anarchiste de la BD. Read the rest of this entry »