Nocturne.
Eh oui, ce qui est, de fait, tout à fait extraordinaire, c’est que ce film pesant, ennuyeux, rigoriste – aussi janséniste que l’est Sainte-Colombe (Jean-Pierre Marielle) – ait réuni autant de spectateurs, ait été un succès public. Je gage qu’il s’est agi là d’un de ces phénomènes de culpabilité culturelle qui fait que des gens se sentent obligés, en rapport avec ce qu’ils estiment être leur statut social, d’adhérer à certaines obligations quasiment mondaines. C’est un phénomène très connu pour les grandes expositions qu’il faut avoir vu (du type Toutankhamon), mais aussi, de temps à autre pour les essais (Le hasard et la nécessité du Prix Nobel Jacques Monod en 1970) ou même pour les romans (Le nom de la rose d’Umberto Eco en 1980, voire Les bienveillantes de Jonathan Litell en 2006). Visiteurs des expositions, acheteurs des livres sont dans le pur conformisme normatif.