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Les assassins sont parmi nous

mercredi, mai 25th, 2016

71656On s’achète une conduite…

Premier film allemand produit après la guerre, sous le contrôle des puissances occupantes, mais davantage encore de l’Union soviétique, Les assassins sont parmi nous peut bénéficier d’un certain effet de curiosité, mais guère de davantage. Le regard porté sur la capitale du Reich de mille ans dévastée, dont il ne reste que ruines, est bien plus intéressant dans La scandaleuse de Berlin de Billy Wilder et surtout, naturellement, dans Allemagne année zéro de Roberto Rossellini. (suite…)

Les félins

dimanche, mai 22nd, 2016

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Plaisant et trouble

Cette atmosphère de Côte d’Azur huppée et assez trouble est fort bien rendue, mieux encore que dans Retour de manivelle (dont elle constituait, il est vrai, un des uniques atouts) ; la photographie d’Henri Decaë est superbe, la musique de Lalo Schifrin une remarquable réussite (le torride déshabillage de Mélinda (Jane Fonda) devant Vincent (André Oumansky), et la virtuosité de René Clément une vraie leçon de cinéma : c’est un film continuellement enrichi de magnifiques images, avec un sens très sûr de la composition. Alain Delon y est brillant, et Lola Albright belle à damner un saint. (suite…)

Que viva Mexico !

samedi, mai 21st, 2016

 

Outrancier, slave et mexicain0tr1qXR

Que serait donc Que viva Mexico si Eisenstein avait pu tourner le film jusqu’au bout de son projet, le monter, le sonoriser différemment ? S’il n’avait pas été interrompu par le retrait du commanditaire du projet, le romancier socialiste Upton Sinclair qui saisit les milliers de mètres de pellicule déjà tournés, qui n’ont été récupérés que quarante ans plus tard et mis bout à bout tant bien que mal ? (suite…)

Le journal d’une femme en blanc

vendredi, mai 20th, 2016

Le_Journal_d_une_femme_en_blanc Film à thèse bien fichu.

On n’a pas attendu Urgences ou L’hôpital et ses fantômes (ni le feuilleton français Le chirurgien de Saint Chad avec Jean-Claude Pascal) pour présenter au public un monde qui le fascine, celui des hôpitaux, de la juxtaposition de la misère humaine, de la technologie de pointe, de l’impérialisme des médecins, des intrigues sentimentales entre internes et infirmières, en bref un monde d’histoires qui peuvent se multiplier, s’entrecroiser, s’enrichir les unes des autres, foisonner à l’infini. Jalousies professionnelles, ambitions glorieuses, chansons de salles de garde, cas sociaux, fragiles espérances coupées à vif, familles accablées, agonies terrifiantes… Tout y est. (suite…)

La main du Diable

dimanche, mai 15th, 2016

661-maindudiable-1205086752Tranquille comme le Diable.

Sans aller trop loin dans l’hyperbole louangeuse, je dirais volontiers que j’ai passé un très bon moment en découvrant ce film bref (1h23), superbement photographié par le grand chef opérateur Armand Thirard et réalisé par Maurice Tourneur dont c’est sans doute la meilleure œuvre. Outre d’avoir mis en scène l’inusable Volpone, le titre de gloire de Maurice Tourneur est d’être le père de son fils, Jacques Tourneur, maître du cinéma fantastique, auteur de La féline, de Vaudou (vus il y a trop longtemps pour que j’en parle) et de l’admirable Rendez-vous avec la peur, où figurent certaines scènes parmi les plus angoissantes que je connaisse… (suite…)

La gueule ouverte

jeudi, mai 12th, 2016


La_gueule_ouverte-245434221-largeLeçon de ténèbres.

À force d’écrire et presque de proclamer que le cinéma de Maurice Pialat me déplaisait, me hérissait, m’exaspérait, je m’y suis insidieusement laissé prendre. J’ai l’air malin, maintenant d’avoir écrit que j’étais imperméable à cette façon de filmer, à ces sujets rugueux, à cette violence abrupte, presque méchante… (suite…)

Prometheus

mercredi, mai 11th, 2016

prometheus_affiche_1200-2Hors Kubrick, point de salut !

J’ai du mal à le croire et à me l’imaginer, mais j’ai regardé ce film avant-hier à la télévision, sans ennui et sans passion, mais en ayant oublié que je l’avais déjà vu il y a moins de trois ans ! C’est dire s’il m’avait fait forte impression et si les images, pourtant quelquefois fort spectaculaires étaient restées ancrées en moi !! (suite…)

Pas de printemps pour Marnie

mardi, mai 10th, 2016

rueducine.com-pas-de-printemps-pour-marnie-1964Boîte à outils de la psychanalyse.

Dans la riche nomenclature des films un peu ridicules d’Alfred Hitchcock, Pas de printemps pour Marnie occupe assurément une place éminente. Et on se demande même comment Sean Connery, tout auréolé du triomphe des deux premiers Bond, Dr. No et Bons baisers de Russie a pu survivre à une telle ânerie, pour laquelle il n’était évidemment pas fait. Il a heureusement rebondi presque immédiatement en tournant Goldfinger qui est sans doute le meilleur de la série… (suite…)

Untel père et fils

lundi, mai 9th, 2016

32ebe580Sottes amputations.

Certes, Untel père et fils n’est pas un Duvivier majeur et pas seulement par son titre un peu ridicule ; certes les dialogues de Marcel Achard et de Charles Spaak ne donnent rien à relever d’éclatant ou de drôle ; certes, les prises de vue en studio font vraiment trop souvent carton-pâte, qu’elles prétendent représenter les pentes de Montmartre ou les toits de l’Afrique ; certes le procédé est un peu artificiel du récit de la vie d’une famille, d’une lignée, plutôt, couplé aux événements gais ou tragiques de l’histoire de notre pays ; certes le film, tourné de décembre 39 à juin 40 (il était temps !) porte sa lourde charge d’ouvrage de propagande avec ses simplifications et ses éléments mélodramatiques. Amusons-nous aussi de retrouver en pionnier de l’aviation et en héros de la Guerre Robert Le Vigan qui devait, lorsque le film est sorti en 1945 sur les écrans français se trouver du côté de Sigmaringen (et notons que Duvivier témoigna en sa faveur à son procès pour collaboration, plaidant l’irresponsabilité). (suite…)

Minority report

mercredi, mai 4th, 2016

minorityreportposterFutur sans avenir.

Aux temps déjà très anciens où je lisais tous les livres de science-fiction qui paraissaient en France (la chose était difficile, mais possible pour un liseur assidu), lors de ces temps archaïques, je me forçais toujours pour terminer les romans de Philip K. Dick que je trouvais prétentieux et ennuyeux comme la pluie. Autant les romans de Philip José Farmer ou de Robert Silverberg, sensuels et inventifs, pleins d’aventures excitantes, me ravissaient, autant l’immuable sérieux apocalyptique de Dick me semblait assez hors de propos.

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