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La compagnie des loups

mardi, août 25th, 2015

la_compagnie_des_loupsPour les torturés du sang virginal.

Eh bien non, mes chers camarades, je n’ai pas marché à cette essence du conte de fées et j’ai même cru me retrouver dans un très long clip de Mylène Farmer mis en scène par Laurent Boutonnat, sans les exubérances dénudées de la chanteuse mais avec l’omniprésence lourde, insidieuse, anglo-saxonne et convenue de la sexualité, notamment de la défloration des filles. Finalement j’aime assez que lesdits contes de fées ressemblent à ce qu’ils demeurent dans mon souvenir de petit garçon, comme c’est le cas dans le Peau d’âne de Jacques Demy, même avec l’arrivée en hélicoptère du Roi bleu (Jean Marais) et de la Fée des Lilas (Delphine Seyrig) devant les gracieux campaniles de Chambord. Au fait, inutile de me signaler que le thème central du conte de Charles Perrault est l’inceste : je le sais bien, mais je n’ai pas besoin de le savoir. (suite…)

La cuisine au beurre

lundi, août 24th, 2015

Affiche la cuisine

N’a pas le niveau.

Dieu sait si je puis être bon public lorsque le cinéma me propose un retour sur les années enfuies, sur de merveilleux Fernandel et Bourvil entourés d’une belle compagnie de seconds rôles tous aussi sympathiques les uns que les autres et sur la beauté de Martigues, trop rarement filmée à part dans Toni de Jean Renoir et Dieu vomit les tièdes de Robert Guédiguian. (suite…)

La dernière tentation du Christ

mardi, août 18th, 2015

Lettre ouverte contre une vaste conspiration.

Le titre que je donne à ce message est celui d’un essai de Jules Romains écrit en 1959 sur les ferments de décadence de notre Civilisation. Cet essai n’a aucun rapport avec La dernière tentation du Christ, mais il m’est immédiatement venu à l’esprit après que j’ai fini de regarder le long film de Martin Scorsese. Dire pourquoi est malaisé et le film tourne encore dans ma tête sans que je puisse dire s’il m’a choqué ou laissé indifférent.

À dire vrai, il me semble que le succès du film, comme celui du livre de Nikos Kazantzakis, dont il est fidèle adaptation a été davantage de scandale que d’admiration, l’un et l’autre soulevant les foudres de toutes les autorités chrétiennes. (suite…)

Diabolo-menthe

dimanche, août 16th, 2015

affiche diabolo-menthe-12-1977-1-gEt lait-grenadine.

Diabolo menthe n’est pas tout à fait, comme on l’a dit légèrement, la version féminine des merveilleux Zozos, même si Diane Kurys et Pascal Thomas sont de la même génération et si les deux films ont à peu près le même âge. Mais Les Zozos ont un caractère documentaire, ethnographique si je puis dire, davantage marqué, moins axé sur la psychologie des adolescents mais plus représentatif sur leurs comportements, il me semble, de l’époque telle que l’ont vécue ceux qui avaient la chance d’avoir quinze ou seize ans en 1962. On me dira que je n’ai pas grande qualité pour juger la pertinence du regard sur l’atmosphère d’un lycée de filles et que je ferais mieux de me contenter d’évoquer la situation d’un lycée de garçons. On n’aura pas tort, au moins factuellement, mais on ne m’ôtera pas de l’idée que la version féminine des Zozos, c’est bien plutôt Pleure pas la bouche pleine, le meilleur film de Pascal Thomas (suite…)

2000 maniaques

samedi, août 15th, 2015

01Massacre champêtre bon enfant.

Ça fait bien des années que ce titre magnifique de 2000 maniaques, sardonique et inquiétant me trottait dans la tête. J’en avais lu, au temps jadis, dans je ne sais quelle revue de cinéma parallèle, un éloge déterminé, j’en avais apprécié le sujet – le massacre par toute la population d’une bourgade d’Arkansas de malheureux Yankees égarés – et je savais que son réalisateur, Herschell Gordon Lewis était considéré comme le créateur du cinéma gore. (suite…)

Agents secrets

jeudi, août 13th, 2015

affiche Agents secretsÇa veut faire croire…

Sur le caractère implacable de l’action des services secrets d’un pays, j’avais été beaucoup plus convaincu par Les patriotes d’Éric Rochant (1994) qui décrivait d’une façon très convaincante et attrayante toute une suite d’interventions conduites par le Mossad israélien. Le film n’était pas débarrassé de la pesanteur d’une histoire sentimentale (entre Yvan Attal et Sandrine Kiberlain), mais présentait intelligemment les montages compliqués, les manipulations tortueuses, les exécutions sans états d’âme qui sont le lot (sans doute ! après tout qu’est-ce que j’en sais ?) des espions, contre-espions et agents secrets de tous les pays du monde. (suite…)

Buffet froid

mercredi, août 12th, 2015

ob_ff31ef_buffet-froid-grande Perplexité.

Je comprends très bien qu’on puisse admirer profondément Buffet froid, classer le film au sommet de l’œuvre de Bertrand Blier et y découvrir à chaque nouvelle vision, des résonances et des profondeurs nouvelles. Ce n’est assurément pas là un cinéma insignifiant, formaté pour un prime time télévisé, ce n’est pas fait de ces sujets de société à la con qui forment les trois quarts des bataillons de films jetés chaque mercredi sur les écrans. Sûrement pas ; c’est quelque chose de violent, d’intelligent, de méchant, peut-être de dérangeant. (suite…)

J’ai faim !!!

mardi, août 11th, 2015

0002048_aff_001_medPauvre recette !

Oh, affreuse et méprisable paresse qui fait que, par ces beaux soirs encore lumineux d’été, installé confortablement sur votre moelleux canapé, vous n’avez pas le courage, à l’heure vespérale, d’aller chercher plus loin le spectacle de votre soirée ! Ô nuit désastreuse, ô nuit effroyable !(suite…)

Lunes de fiel

lundi, août 10th, 2015

 LunesAccident industriel.

Ah oui, quel drôle de film ! C’est interminable et mal composé, c’est une sorte de flashback continu avec des retours au présent inutiles ou peu pertinents. Ces flashbacks sont sans doute placés à intervalles réguliers dans le récit pour que le spectateur n’oublie pas qu’il assiste au récit fait au blanc-bec ahuri Nigel (Hugh Grant) par le vieux saligaud estropié Oscar (Peter Coyote) qui s’échauffe en faisant audit blanc-bec le récit des turpitudes de sa vie avec Mimi (Emmanuelle Seigner). Et tout cela pendant que Fiona (Kristin Scott Thomas), la charmante femme de Nigel, s’enquiquine à cent sous l’heure sur le paquebot où les deux couples sont en croisière.

(suite…)

Le professeur

samedi, août 8th, 2015

Le-Professeur-affiche-7044L’univers des brumes.

En regardant Le professeur on se dit quelquefois qu’on va mettre une très bonne note et en fin de compte on se dit que ça vaut juste un peu plus que la moyenne, et encore en s’avouant qu’on est trop généreux. Cela sur la base d’une nouvelle re-vision du film, où on s’est plutôt ennuyé. Et je reconnais pourtant que Le professeur dispose d’une réelle capacité de fascination, que ce n’est pas quelque chose qui laisse indifférent. Simplement, je me demande comment un film aussi mal fichu, épouvantablement mal raconté, mais aussi bien filmé parvient à laisser un souvenir durable et à surnager au milieu de centaines d’œuvres plus cohérentes, plus structurées, comment, dans le maelström d’images que nous avons en tête, nous parvenons à conserver aussi fortement le visage de Delon pâle, creusé, las, mal rasé, comment sa dégaine, son éternel manteau, son pull verdâtre persistent à marquer. (suite…)