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Titanic

samedi, septembre 5th, 2015

Affiche titanic-de-james-cameron-950x0-2Un iceberg en caramel mou.

Il y a des films qui ont un succès plus lacrymal qu’artistique. Ce fut par exemple le cas, en 1970 de la bluette Love story qui a fait couler le rimmel de quelques millions de péronnelles sentimentales. La fin du siècle n’a pas changé cette tendance à l’émotion grand format et, en 1997, Titanic a fait pleurer les filles (et peut-être même les garçons) de celles qui avaient frémi d’émotion (et d’aise, aussi, donc) devant la pauvre Ali MacGraw mourant de leucémie dans les bras de Ryan O’Neal sous la musique en caramel de Francis Lai. (suite…)

L’homme du jour

jeudi, septembre 3rd, 2015

30158Un Duvivier modèle réduit

Tout de même, deux ans avant cet Homme du jour de 1937 il y a eu La Bandera, un an auparavant La belle équipe et la même année Pépé le Moko et Carnet de bal, deux ans plus tard La fin du jour. Quelques uns des plus grands films du cinéma français. Et l’aimable pochade interprétée par Maurice Chevalier dénote énormément dans le paysage. Boulimique de cinéma, Duvivier ne pouvait vivre sans tourner, sans apporter sur les plateaux sa rigidité glacée et la rigueur de son regard technique. D’où, je suppose, l’immixtion dans sa filmographie de cette petite comédie agréable qu’on pourrait croire réalisée par un excellent artisan comme Henri Decoin. (suite…)

Dheepan

lundi, août 31st, 2015

Affiche DheepanÉclate en vol.

Et à un moment donné, à une petite demi-heure de la fin du film, Jacques Audiard décide de l’achever, à tous les sens du terme. C’est-à-dire qu’il le conclut, le fait avancer vers une issue improbable et cela trop rapidement. Et en même temps il l’achève, le tue en changeant radicalement son ton et son atmosphère. Jusque là, c’était bien, sans être très bien (un bon ton en dessous de Un prophète), mais ça avait de la cohérence et de l’originalité. Mais le réalisateur change de main, de rythme et d’esprit, s’embarque sans raison dans un truc hyper violent, à la limite du ridicule. (suite…)

Les Incorruptibles

samedi, août 29th, 2015

949Distrayant.

On a l’impression, en fin de compte, que tout cela a été tourné à la va-vite par tout le monde, réalisateur et acteurs, empressés d’en finir au plus vite et de livrer à l’écran un boulot de commande. Il se peut que l’ombre écrasante de l’excellente série dont les 120 épisodes avaient enchanté les téléspectateurs ait un peu paralysé Brian De Palma et l’ait empêché de tourner quelque chose d’original. En tout cas, j’ai trouvé Les Incorruptibles parfaitement lisses, bien tournés mais sans flamme et je crois, au lendemain de ma découverte, avoir pratiquement tout oublié du film.

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La Chinoise

vendredi, août 28th, 2015

Affiche La ChinoiseEncore plus détestable que tout le reste.

Beaucoup de ceux qui ont apprécié La Chinoise argumentent de façon quelquefois séduisante sur les aspects qui leur paraissent innovants et intéressants dans le cinéma de Godard. Ils font mine de ne pas attacher plus d’importance que ça au fond du sujet, estimant même que le Genevois a simplement capté l’air du temps qui, de fait, était à Mao. Et, comme j’avais 20 ans très engagés (pas du tout de ce côté là) en 67, je peux témoigner de l’étrange séduction que la Chine exerçait sur les étudiants, alors infiniment plus politisés qu’ils ne le sont aujourd’hui. (suite…)

Le feu follet

mercredi, août 26th, 2015

Affiche Le feu folletUltima necat.

Ce qui est le plus extraordinaire, le plus angoissant, c’est que chaque minute est lourde, fatidique et obstinée, comme une goutte qui tomberait dans un vase déjà trop rempli. Et lorsque la dernière goutte tombe, le vase déborde, le coup de feu claque et Alain Leroy est mort. Ce n’est pas la dernière goutte qui a tué Alain, pas plus celle-là que n’importe quelle autre, y compris la première qui est tombée, il y a longtemps. (suite…)

La compagnie des loups

mardi, août 25th, 2015

la_compagnie_des_loupsPour les torturés du sang virginal.

Eh bien non, mes chers camarades, je n’ai pas marché à cette essence du conte de fées et j’ai même cru me retrouver dans un très long clip de Mylène Farmer mis en scène par Laurent Boutonnat, sans les exubérances dénudées de la chanteuse mais avec l’omniprésence lourde, insidieuse, anglo-saxonne et convenue de la sexualité, notamment de la défloration des filles. Finalement j’aime assez que lesdits contes de fées ressemblent à ce qu’ils demeurent dans mon souvenir de petit garçon, comme c’est le cas dans le Peau d’âne de Jacques Demy, même avec l’arrivée en hélicoptère du Roi bleu (Jean Marais) et de la Fée des Lilas (Delphine Seyrig) devant les gracieux campaniles de Chambord. Au fait, inutile de me signaler que le thème central du conte de Charles Perrault est l’inceste : je le sais bien, mais je n’ai pas besoin de le savoir. (suite…)

La cuisine au beurre

lundi, août 24th, 2015

Affiche la cuisine

N’a pas le niveau.

Dieu sait si je puis être bon public lorsque le cinéma me propose un retour sur les années enfuies, sur de merveilleux Fernandel et Bourvil entourés d’une belle compagnie de seconds rôles tous aussi sympathiques les uns que les autres et sur la beauté de Martigues, trop rarement filmée à part dans Toni de Jean Renoir et Dieu vomit les tièdes de Robert Guédiguian. (suite…)

La dernière tentation du Christ

mardi, août 18th, 2015

Lettre ouverte contre une vaste conspiration.

Le titre que je donne à ce message est celui d’un essai de Jules Romains écrit en 1959 sur les ferments de décadence de notre Civilisation. Cet essai n’a aucun rapport avec La dernière tentation du Christ, mais il m’est immédiatement venu à l’esprit après que j’ai fini de regarder le long film de Martin Scorsese. Dire pourquoi est malaisé et le film tourne encore dans ma tête sans que je puisse dire s’il m’a choqué ou laissé indifférent.

À dire vrai, il me semble que le succès du film, comme celui du livre de Nikos Kazantzakis, dont il est fidèle adaptation a été davantage de scandale que d’admiration, l’un et l’autre soulevant les foudres de toutes les autorités chrétiennes. (suite…)

Diabolo-menthe

dimanche, août 16th, 2015

affiche diabolo-menthe-12-1977-1-gEt lait-grenadine.

Diabolo menthe n’est pas tout à fait, comme on l’a dit légèrement, la version féminine des merveilleux Zozos, même si Diane Kurys et Pascal Thomas sont de la même génération et si les deux films ont à peu près le même âge. Mais Les Zozos ont un caractère documentaire, ethnographique si je puis dire, davantage marqué, moins axé sur la psychologie des adolescents mais plus représentatif sur leurs comportements, il me semble, de l’époque telle que l’ont vécue ceux qui avaient la chance d’avoir quinze ou seize ans en 1962. On me dira que je n’ai pas grande qualité pour juger la pertinence du regard sur l’atmosphère d’un lycée de filles et que je ferais mieux de me contenter d’évoquer la situation d’un lycée de garçons. On n’aura pas tort, au moins factuellement, mais on ne m’ôtera pas de l’idée que la version féminine des Zozos, c’est bien plutôt Pleure pas la bouche pleine, le meilleur film de Pascal Thomas (suite…)