Author Archive

Million dollar baby

mardi, juin 30th, 2015

Affiche million-dollar-baby-2004-12-gNe fait pas dans la dentelle...

Un peu victime de la fin extrêmement pathétique et sans doute aussi d’une petite faiblesse due à la canicule de ce début d’été, j’étais tout proche de donner une très bonne note à ce film de Clint Eastwood, cinéaste que je m’acharne à découvrir et qui, jusqu’à présent en tout cas, ne m’a pas donné des émotions bien profondes, m’apparaissant comme un habile faiseur de films noirs mais plutôt tordus. (suite…)

Cinéma Paradiso

samedi, juin 27th, 2015

Affiche cine-paradiso-13042Trop d’histoires dans ce cinéma…

En fait, il y a trois sujets dans le film et, sans doute, un de trop, parce qu’il devient à un moment donné trop difficile de maîtriser d’une même main les fils qui s’enchevêtrent ou qui s’éloignent . Et il ne faut pas ouvrir trop de portes, parce qu’il est bien difficile de les refermer avec la même maestria.

Trois portes, donc, dans Cinema Paradiso, trois orientations tissées ensemble, mais qui n’ont pas une identique puissance et dont le déséquilibre fait boiter le film. (suite…)

Comme un avion

mercredi, juin 24th, 2015

Affiche comme un avionInsignifiant.

Quand on n’a rien à dire mais qu’on veut tout de même tourner un film (pourquoi ? pour s’occuper, pour boire des coups avec des copains dans un cadre charmant et champêtre, pour zieuter des jolies filles, parce qu’on a des arriérés d’impôts à régler ou que l’appartement est en réfection et que, tant à coucher à l’hôtel, autant que ce soit payé par la production ?), quand on n’a rien à dire, donc, mais qu’on est Bruno Podalydes, garçon doué et chéri des médias, on ne s’arrête pas à de mesquines contingences : on tourne, sans se préoccuper qu’on va tourner n’importe quoi. (suite…)

La maison des bories

lundi, juin 22nd, 2015

De jolis souvenirs un peu minces.

Je conservais un souvenir très ancien et estompé du film, sans doute un peu trop noyé, précisément dans la brume dorée du passé, le cadre magnifique de la Haute-Provence, la beauté adéquate de la musique de Mozart et la blondeur lumineuse de Marie Dubois.

Tout cela, capté sur une chaîne de télévision et revu l’autre soir avec bienveillance et attention, demeure, mais ne suffit tout de même pas à hausser La maison des bories au rang que je pensais.

(suite…)

Le chant de Bernadette

samedi, juin 20th, 2015

Affiche Le_chant_de_BernadetteHistoire sainte.

Me méfiant comme de la peste de la religiosité étasunienne, trop souvent empreinte d’évangélisme et de littéralisme, je n’aurais certainement jamais regardé Le chant de Bernadette, dont j’ignorais jusqu’à l’existence, si d’éminentes plumes (par ailleurs mécréantes proclamées, mais les voies de Dieu sont impénétrables !) ne m’avaient donné du film d’Henry King, cinéaste inconnu à mon bataillon, les plus élogieuses appréciations. (suite…)

Le poison

jeudi, juin 18th, 2015

Affiche Le poison - afficheQui a financé ça ?

On se dit qu’en 1945, les ligues antialcooliques qui avaient réussi à imposer aux États-Unis la ridicule Prohibition de 1919 à 1933 avaient encore de la ressource et des picaillons à dépenser. Parce que, s’il n’a pas été stipendié, il me semble impossible qu’un homme aussi civilisé que Billy Wilder ait pu tourner ce léger et grossier tout à la fois film de propagande à qui je donne une note moyenne de faveur, conscient que j’ai été souvent assez sévère envers ce réalisateur. Ma note tient aussi d’ailleurs au plaisir nostalgique que j’ai eu de voir arboré à l’écran un fort beau manteau d’ocelot. Nous étions encore à l’époque où la triomphante Vertu écologique ne s’était pas encore emparée du cerveau occidental et où les femmes portaient fourrure… (suite…)

Broadchurch

mardi, juin 16th, 2015

affiche BroadchurchLa violence des jours communs.

Lorsque j’ai glissé le Blu-ray dans mon lecteur, après avoir lu sur la jaquette que j’en avais pour sept heures environ, au gré de huit épisodes de 45 minutes à peu près, je me suis demandé si, avec le beau temps qu’il y a en ce moment à Paris, je n’allais pas diluer le feuilleton sur plusieurs jours. Bernique ! En moins de quarante-huit heures, toute cette première saison de Broadchurch avait été engloutie sans qu’on puisse y trouver une rupture de rythme ou une décrue de l’intérêt.

(suite…)

La vérité

dimanche, juin 14th, 2015

image_portrait_w858  « Moi je fais… un peu rien… »

1953, Les Diaboliques, 1955, Le salaire de la peur ; deux succès, public et critique, qui ont installé Henri-Georges Clouzot au sommet de la pyramide du cinéma français, que lui valaient déjà L’assassin habite au 21, Le corbeau et Quai des orfèvres. Il y a tout, dans ces films : l’intérêt parfait de l’intrigue, la qualité des acteurs, la maîtrise technique du cinéaste, le rythme, l’émotion, le suspense, l’aigreur, le sarcasme. Les espions, en 1957, n’en sont que plus surprenants, paraissant hermétiques, abscons, figés. J’ai vu ce film là à sa sortie, alors que j’étais bien trop jeune, que mes souvenirs d’enfant sont bien trop lointains et comme il n’a pas été édité en DVD, je ne saurais dire ce qu’il en est vraiment. (suite…)

Les seins de glace

mercredi, juin 10th, 2015

Affiche Les seins…Vont en enfer !

Georges Lautner l’explique très bien dans le supplément du DVD : il a été chargé de réaliser un film commandé en quelque sorte par Alain Delon pour sa compagne Mireille Darc et s’il a adapté – en le trahissant notablement, dit-il – un roman de Richard Matheson, il s’est moins préoccupé de la cohérence du récit que de la mise en valeur des acteurs (Darc et Delon, donc, mais aussi Claude Brasseur) et de la construction d’atmosphères troubles et de séquences angoissantes. (suite…)

Le grand embouteillage

vendredi, juin 5th, 2015

Affiche Le grand embouteillageFin de siècle.

Communions à nouveau sur la grande qualité du film, due notamment à la virtuosité du cinéaste et de ses scénaristes Zapponi et Maccari qui ont adapté une nouvelle de Julio Cortazar, toute nimbée, j’imagine, de ce décalage léger et inquiétant avec la réalité, de ce talent fabuliste qu’offre la littérature argentine, Cortazar à gauche, Jorge Luis Borges à droite et Adolfo Bioy Casares je ne sais où, courant qu’on a appelé réalisme magique.

Virtuosité qui permet de nouer les fils de toutes les histoires archétypiques des automobilistes coincés sur un tronçon d’autoroute à proximité de Rome, vers qui parviennent, d’ailleurs, des nouvelles d’autres embouteillages absolus dans toute l’étendue de la Péninsule.

(suite…)