Il y a encore et toujours de quoi écrire sur Les Diaboliques, qui est vraiment une parfaite réussite, au delà de ses invraisemblances, qu’on ne remarque guère, toutefois, que lorsque l’on a vu plusieurs fois le film et que l’on peut fixer plus calmement son attention sur les développements et les ressorts de l’intrigue. Et parfaite réussite dès le générique, qui est pourtant un seul plan fixe : l’image de la piscine visqueuse, huileuse, sale, gluante, envahie par les algues, sur quoi tombe une méchante petite pluie de printemps ; tout cela sur une musique déchirée de Georges van Parys qu’on n’entendra plus qu’à la fin. (suite…)
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Les Diaboliques
mercredi, mai 27th, 2015Eternal Sunshine of the Spotless Mind
vendredi, mai 22nd, 2015Rosetta
jeudi, mai 21st, 2015D’emblée, à la première séquence, c’est un animal en rage et en panique qui traverse les couloirs de l’usine comme il le ferait dans un sous-bois. La caméra portée suit presque malaisément sa course furieuse, sa violence et son halètement. La jeune fille vient d’être licenciée sans avoir démérité, seulement parce que c’est comme ça et qu’on peut faire le travail sans elle. Elle s’appelle Rosetta, vit avec sa mère alcoolique, qui se prostitue par faiblesse et pour pouvoir se saouler, dans une caravane pourrie, sur un terrain de camping désertique. Ciel toujours gris, pelouses sèches, forêt humide, sale, vaseuse : on est près de Liège, dans cette Wallonie apparemment fichue qui fit la prospérité de la Belgique et qui est maintenant un poids mort. (suite…)
Mort à Venise
mercredi, mai 20th, 2015
Allergie bizarre.
Pourquoi ai-je été agacé, ennuyé, même, par Mort à Venise que tout devrait me faire aimer, le style du récit, son ambiguïté, l’atmosphère fanée de la lagune, la merveilleuse élégance des tenues fin-de-siècle, l’intelligence des relations policées, ritualisées, affectées de ce monde de 1911 qui va s’écrouler trois ans plus tard et ne reviendra plus jamais ? C’est curieux de regarder un film qui devrait vous plaire et qui vous glace, non ? (suite…)
Annie Hall
mardi, mai 19th, 2015Comment dire ? Il faut se résoudre, quelquefois, à ne pas comprendre, à ne pas apprécier comme supérieur et incontestable ce qui est chanté à tue-tête par des gens que vous estimez. C’est comme un légume, comme un parfum, comme une mélodie : il y a des tas de gens qui apprécient telle ou telle chose et que vous n’avez aucune raison de suspecter d’apprécier pour la frime et vous, vous ne parvenez pas à vous joindre à eux.
Mondo cane 2
samedi, mai 16th, 2015Mondo cane 2, qui date de 1963 semble avoir été confectionné au moins pour partie avec des chutes de pellicule de Mondo cane, dont le succès, l’année précédente, avait été tonitruant et scandaleux. De fait, le deuxième film recèle beaucoup moins de ces images extraordinairement surprenantes et poétiques de son aîné et on sent, ici et là, du remplissage. (suite…)
Les habitants
mercredi, mai 13th, 2015Si bizarre que ça puisse paraître, le cinéma néerlandais ne se résume pas à sa figure la plus célèbre, Paul Verhoeven, dont, d’ailleurs, une grande partie de la carrière s’est déroulée aux États-Unis. Sans blague, il existe vraiment un cinéma des Pays-Bas dont, de temps en temps, des icebergs isolés arrivent jusque dans nos contrées moins pluvieuses.
Dernier amour
mardi, mai 12th, 2015La tragédie d’un homme ridicule.
Évoquant la comédie à l’italienne dans le supplément du DVD, Dino Risi dit substantiellement, que, devant des réalités identiques, les Français ont tendance à se prendre au sérieux, les Italiens à se moquer d’eux-mêmes. Partant de prémisses analogues, Dernier amour, tout au moins dans sa première moitié, et La fin du jour aboutissent, de fait, à des dénouements différents, tragiques ici, sarcastiques là. Et, pour autant portent un même regard sur cette abomination qu’est la vieillesse. (suite…)
Les valseuses
vendredi, mai 8th, 2015Quand j’ai vu ces Valseuses dans leur jus, à la sortie du film ou un peu après, en 74 ou 75, ça ne m’avait pas déjà tellement plu. Et cela malgré l’irruption au premier plan des écrans d’un trio d’acteurs sidérants et magnifiques, Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Miou-Miou, qu’on ne connaissait pas du tout jusqu’alors. (suite…)
Les musiciens du Ciel
vendredi, mai 8th, 2015Les musiciens du Ciel m’ont paru bien patauds, bien lourdingues, bien moralisateurs et bien niais et pourtant j’ai essayé au maximum de mettre de côté mon ironie peu charitable envers ces parpaillots. Les salutistes se constituent en brave Armée contre la misère et, à l’instigation de leur fondateur, le pasteur méthodiste William Booth vont vaillamment porter la Bonne parole aux marges tout autant qu’au cœur des villes, nouvelles Babylones. Qu’ils agissent avec une grande détermination et une très bonne et très justifiée bonne conscience n’empêche pas que cette charité caporalisée où l’on se costume, s’engalonne et s’intitule Commissaire, Capitaine ou Lieutenant me semble un peu bébête. (suite…)