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Soleil trompeur 2 : la citadelle

lundi, mai 26th, 2014

À force de tutoyer l’obstacle…

J’écrivais dans mon message sur le premier volet de Soleil trompeur 2 qui s’intitule L’Exode, ma perplexité devant le choix de Nikita Mikhalkov d’agglutiner les personnages du drame intimiste sur fond historique qu’est l’admirable Soleil trompeur de 1994 et la fresque historique gigantesque, démesurée, même qu’il tourne avec sa suite. Je disais concevoir que le réalisateur ait choisi de plonger les personnages du premier opus dans la tragédie de la guerre, de sa violence collective, de la sauvagerie imbécile de ses massacres, de ses champs de bataille dévastés mais n’être pas très convaincu du résultat, qui m’a semblé artificiellement conduit. (suite…)

Soleil trompeur 2 : L’Exode

dimanche, mai 25th, 2014

Perplexité.

C’est tout de même très curieux : voilà un film (en diptyque) d’un grand bonhomme du cinéma mondial (Lion d’or à Venise pour Urga ; grand prix du Jury à Cannes et Oscar du meilleur film étranger pour Soleil trompeur), mais qui, parce qu’il a reçu la marque infâmante d’être réalisé par un ami proche du Président Poutine et même d’apparaître comme une apologie de Staline (article du Monde d’avril 2010), voilà un film, donc, qui est présenté comme une daube et qui est quasiment boycotté partout (est-il seulement sorti en France sur grand écran ? notice minimale sur Wikipédia, édition très tardive du triple DVD reprenant les trois films). Y a pas à dire, la pensée unique a de beaux jours devant elle.

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Les moissons du ciel

samedi, mai 24th, 2014

Très beau et très bêta.

Depuis le temps que l’on me chante merveilles sur le cinéma de Terrence Malick, je ne demande pas mieux que de me faire une opinion un peu structurée sur le bonhomme, rare, et, comme tous les cinéastes rares, souvent jaugé à l’aune de sa rareté. Il y a deux ou trois ans, j’avais regardé Le nouveau monde et j’avais été à la fois séduit par la beauté des images et accablé par l’indigence de l’intrigue et, surtout, de la philosophie, naturaliste, panthéiste, rousseauiste… tout ce que je déteste.

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La femme aux bottes rouges

jeudi, mai 22nd, 2014

Le talent n’est pas héréditaire.

C’est vrai, ça… On imagine que parce qu’il y a eu Sofia, fille de Francis Ford CoppolaJacques, fils de Maurice TourneurFrédéric, fils de Pierre SchœndœrfferJacques, fils de Michel Audiard (et même Alexandre Aja, fils d’Alexandre Arcady), tous les rejetons de réalisateurs illustres, ou même seulement notoires vont émerveiller nos écrans…

Mais Jean Becker n’atteint pas la cheville de Jacques, ni Marcel Ophuls le bout de l’orteil de Max. Et désormais, après avoir vu La femme aux bottes rouges, je vois bien que Luis Bunuel domine de cent coudées son Juan.

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Au service secret de Sa Majesté

mardi, mai 20th, 2014

Premier et dernier Lazenby

Tout y est, ou presque :les personnages secondaires (M – Bernard Lee -, Q – Desmond Llewelyn, Moneypenny – Lois Maxwell), la musique du thème de John Barry, les voitures de luxe, les paysages excitants et les filles superbes (on pourrait écrire tout autant les voitures superbes, les paysages de luxe et les filles excitantes, et ainsi de suite).

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Je chante

lundi, mai 19th, 2014

Je chante… mais sur un volcan !

C’est évidemment à ne pas mettre entre toutes les mains : ceux qui n’apprécient pas Charles Trénet (aussi incroyable que ça puisse paraître) n’ont pas à glisser un œil sur Je chante, film exclusivement bâti sur le Fou chantant qui va, vole, court, saute, trépide, swingue et interprète plusieurs de ses succès d’avant-guerre… Mais curieusement, ne figure pas au tableau la chanson qui donne son titre au film, mais on y trouve avec bonheur Quand j’étais p’tit, Les oiseaux de Paris, Donne ton cœur à l’amour (un petit chef-d’œuvre d’esprit et de rythme) et, en thème central (excellent, mais un peu trop ressassé) C’est la vie qui va toujours.

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La plus belle soirée de ma vie

mercredi, mai 14th, 2014

Surprenant ; inabouti.

J’ai été très surpris, presque décontenancé par cette Plus belle soirée de ma vie dont j’avais entendu, ici et là, chanter merveilles et qui me laisse la curieuse impression d’un film inabouti, parcellaire et mal satisfaisant. Je crois que ce petit mystère est très explicable par la disparition brutale de Pierre Brasseur en cours de tournage, qui a en grande partie déséquilibré le récit et a contraint Ettore Scola à des choix périlleux, hasardeux mais, naturellement obligés… Mais à quoi bon essayer d’imaginer comment aurait pu être le film ? Il y a tant et tant d’impondérables au cinéma… (suite…)

La Bandera

mardi, mai 13th, 2014

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Le fanion de la Légion

Julien Duvivier, évidemment pour ses films d’avant-guerre, mais aussi pour nombre de ceux qui lui sont postérieurs, c’est le cinéaste de l’écrasement des hommes par leurs fatalités. On le verra un peu plus tard dans Pépé le Moko et La belle équipe, mais aussi dans La fin du jour, dans Panique ou dans des œuvres moins connues, comme L’affaire Maurizius, La femme et le pantin, voire dans une comédie comme L’homme à l’imperméable. La vie est un long labyrinthe piégeux qui, quoi qu’on en fasse, se termine mal. (suite…)

Pas son genre

dimanche, mai 11th, 2014

Sur des rails.

Jubilation magnifique des premières séquences du film, de son premier tiers. Rencontre à la fois improbable et évidente, comme tant et tant de rencontres. D’un côté Clément (Loïc Corbery), professeur de philosophie, Parisien (jusqu’au bout des ongles), issu d’une famille lettrée, très à l’aise, auteur, déjà, d’un essai qui a été remarqué par ses pairs, reconnu comme un spécialiste français de la pensée germanique et scandinave. De l’autre, Jennifer (On dit Djennifer, parce que c’est anglais), (Émilie Dequenne), coiffeuse à Arras, qui élève seule son enfant, qui aime les people et les magazines qui en parlent, les décorations, les bibelots et les gadgets qu’on trouve en supermarché et en surcharge son appartement, et va rituellement, avec ses copines shampouineuses, faire le samedi soir des karaokés en boîte de nuit.

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Once

jeudi, mai 8th, 2014

18796125Dans Dublin la pluvieuse

Ma connaissance du cinéma d’Irlande était proche de zéro (c’est une litote) et a toutes chances de le rester après la vision de ce très gentil, niais, ennuyeux et vide petit film que j’ai regardé je me demande encore pourquoi et qui a pour immense qualité de ne pas dépasser les 85 minutes.

Mais pendant cette petite heure et demie il y a vingt minutes de chansons glapissantes, exaspérantes, gémissantes, tremblotantes et, à mon sens, presque insupportables. Car l’histoire est celle d’un gratteur de guitare qui vient d’être abandonné par sa petite amie et vit avec son père, réparateur d’aspirateurs, et d’une petite bonne femme tchèque et insignifiante, qui a une petite fille, est séparée d’un mari resté du côté de Prague et joue avec talent du piano. (suite…)