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La collectionneuse

samedi, mars 2nd, 2013

872008322Rohmerissime !

Je ne suis pas très à l’aise pour noter ce film, qui me paraît réunir à un assez haut degré à la fois tout ce qu’on peut détester et tout ce qu’on peut adorer chez Éric Rohmer, ce qu’on appellera verbiage ici, intelligence des mots là. Car il y a, dans La collectionneuse à la fois l’un et l’autre. (suite…)

Le grand sommeil

jeudi, février 28th, 2013

Tout ça est très compliqué.

Après avoir lu plusieurs éminentes critiques et avoir parcouru de nombreux forums de cinéphages, je suis ravi de constater que personne n’a jamais rien compris à l’intrigue abracadabrante et invraisemblable du Grand sommeil et qu’à peu près tout le monde s’en contrefiche. C’est évidemment un peu embêtant pour un film à forte tonalité policière, la plupart des spectateurs appréciant de savoir qui a tué, pourquoi on a tué et comment le héros va démasquer le coupable. (suite…)

La ville est tranquille

jeudi, février 28th, 2013

Magnifique. Désespérant.

Est-ce un hasard si le plus noir, le plus sombre, le plus désespéré, le plus désespérant des films de Robert Guédiguian est, à mes yeux, le plus réussi, le plus magnifique, le plus attachant, le mieux composé ? La ville est tranquille ne comporte désormais plus aucune des scories, des maladresses, des naïvetés de ses précédentes réalisations et jongle avec virtuosité avec l’entrelacs d’histoires parallèles, toutes fortes, émouvantes, d’une infinie tristesse. (suite…)

Drôle de drame

mardi, février 26th, 2013

On en parle, mais…

Ma note très moyenne est sûrement un peu faible par rapport à la renommée du film, à certaines scènes étincelantes, à la qualité de la plupart des acteurs, mais je ne me résous pas, après avoir vu une bonne demi-douzaine de fois Drôle de drame à classer le film de Marcel Carné et de Jacques Prévert trop près du rang que je donne à leurs grandes œuvres, celle du Réalisme poétique, de Quai des brumes aux Portes de la nuit. (suite…)

Au revoir les enfants !

lundi, février 25th, 2013

Au-revoir-les-enfants-4La lumière des Justes.

Grand bourgeois fortuné et rebelle, Louis Malle, seize ans après Le souffle au cœur, qui, décrivant des épisodes de son adolescence, se voulait iconoclaste, provocant, mais narquois et tendre aussi, réalise avec beaucoup plus de gravité et de hauteur Au revoir les enfants, qui est un modèle de pudeur et de tristesse.

D’autant que la dénonciation de l’enfant juif dissimulé dans un collège religieux, par le pauvre type douloureux Joseph (à qui on a trouvé des ressemblances avec Lucien Lacombe) et sa conséquence irrémédiable n’emplit pas totalement l’espace narratif et évite avant tout de sombrer dans le pathétique (si compréhensible que ce pathétique pourrait être). (suite…)

Dédée d’Anvers

vendredi, février 22nd, 2013

Brumes du port.

Il y a tout de même pas mal de carrières qui commencent glorieusement et qui s’achèvent piteusement, au cinéma. Celles de Marcel Carné, de Claude Autant-Lara… Plus tard celle de François Leterrier, par exemple. Et celle d’Yves Allégret, évidemment, magnifique à ses débuts, d’une noirceur accablante, et qui va s’engluer peu à peu dans la coproduction internationale de troisième zone et dans les Maigret incarnés pour la télévision par Jean Richard. (suite…)

Memories of murder

mercredi, février 20th, 2013

 Pluie d’enfer.

Je m’étonne moi-même d’avoir tant apprécié un film qui se déroule dans cette invraisemblable contrée pluvieuse et – d’après tout ce que j’en ai vu – d’une mocheté à faire peur. Mais il me semble que la Corée, sans doute dotée de moins de codes civilisationnels que le Japon, à nos yeux d’Occidentaux, m’est plus proche que son voisin oriental, plus accessible en tout cas, et que cette épatante histoire de serial killer traqué par des policiers dépassés par l’événement aurait pu se passer un peu partout dans notre monde. (suite…)

Dites…33

samedi, février 16th, 2013

Du bon nanar italien.

Si j’ai une certaine pratique et une grande tendresse pour le nanar français, je n’avais pas abordé jusque là son congénère italien. L’occasion d’une braderie de René Château a fourni le prétexte (puisqu’il me fallait compléter ma commande) et, séduit par la présence de Vittorio De Sica, et, dans une moindre mesure de Toto, j’ai acheté ce bizarre Dites 33 qui, in fine, me laisse plutôt une bonne impression. (suite…)

Le couteau dans l’eau

vendredi, février 15th, 2013

La peur qui monte…

Dès son premier long métrage Roman Polanski marque sa réalisation par plusieurs des constantes et obsessions qu’il développera durant toute sa carrière de Cul-de-sac à Ghost writer en passant par Répulsion, Rosemary’s baby, Le locataire, Lunes de fiel, La jeune fille et la mort : le malaise qui s’insinue par un décalage insignifiant au début et dramatique ensuite, les rapports ambigus de la victime et du bourreau, le huis-clos qui les enferme souvent dans une atmosphère étouffante. (suite…)

Maigret et l’affaire Saint-Fiacre

jeudi, février 14th, 2013

Retour aux sources.

Il paraît que ni Delannoy, ni Gabin ne voulaient donner une suite à Maigret tend un piège où, dans le cadre étouffant d’un Marais écrasé par la canicule, le réalisateur et l’acteur avaient pourtant réussi une osmose de qualité exceptionnelle. Et ce sont les producteurs qui ont su mettre assez de pression afin que les deux hommes se retrouvent pour la réalisation d’un deuxième épisode aussi réussi que le premier. Il y a tellement de substance, tellement de force intérieure chez le grand romancier liégeois, un des plus grands romanciers du siècle en ceci que, dès la première phrase il vous saisit et ne vous relâche jamais. (suite…)