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Heat

jeudi, janvier 24th, 2013

heatposterUn inconnu vêtu de noir qui me ressemblait comme un frère…

Ah, c’est bien, très bien, de la première à la dernière image, et les 2H40 du film passent sans qu’une seule fois on regarde le minuteur, tant la tension, le rythme, la densité des péripéties tiennent haletant et propice à l’admiration ! Moi qui n’ai pas une grande passion pour les États-Unis d’Amérique en général, et pour leurs films policiers en particulier (à de notables et nombreuses exceptions près), je me suis laissé envoûter par ce film d’un Michael Mann dont, par ailleurs, j’ignore tout. (suite…)

Le gang des pianos à bretelles

lundi, janvier 21st, 2013

Dans le mille, Mimile !

Cette histoire laborieuse de rivalités entre bandes de voyous pour s’approprier les bijoux d’un gala musical n’a évidemment d’autre objectif, ni d’autre intérêt que de proposer aux spectateurs éblouis des salles obscures qui existaient encore dans les bourgs de notre pays en 1953 les prestations mélodieuses de l’accordéoniste Émile Prud’homme.

On a peine à s’imaginer, aujourd’hui, ce que pouvait être la ferveur populaire pour cet instrument né au 19ème siècle, confiné aux campagnes jusqu’aux années Trente où il est devenu, avec les bals musette et le Front populaire, une sorte de symbole bon enfant et sympathique. (suite…)

Ces messieurs de la Santé

lundi, janvier 21st, 2013

ces_messieurs_de_la_sante02Roublardises.

Eh bien j’ai passé un moment très agréable en regardant ce film de second rayon capté au Cinéma de minuit et je ne l’ai pas trouvé si confiné que ça. Il me semble au contraire que la parcimonie grippe-sou, l’étroitesse d’esprit, la rapacité, le paternalisme sourcilleux de la vertu des employées, la vertu facilement outragée de Mme Génissier (Pauline Carton, épatante et, pour une fois davantage mise en valeur par un rôle consistant) sont particulièrement bien dépeints par l’atmosphère tout à fait confinée de la boutique de corsets qu’elle dirige en maîtresse absolue dans l’alors sombre Palais Royal. (suite…)

À l’attaque !

jeudi, janvier 17th, 2013

Jubilatoire !

Comme l’expose avec talent Frédéric Bonnaud, journaliste aux Inrockuptibles, dans l’introduction du DVD, Robert Guédiguian a tourné À l’attaque ! pour répondre avec esprit aux critiques qui avaient suivi Marius et Jeannette. Après le grand succès public et critique de ce film, certains, non sans pertinence, avaient un peu tordu le nez devant la recette Guédiguian : des mélodrames ouvriéristes tournés à l’Estaque, quartier pittoresque de Marseille, avec la même bande d’acteurs et des scénarios qui se répétaient jusqu’à s’entre-copier.

Mais la meilleure façon, la plus spirituelle en tout cas, de démonter le reproche, c’est de s’en emparer, d’en rire avec plaisir, d’en reconnaître l’exactitude… et de persévérer en se caricaturant. D’où À l’attaque ! qui est gai, drôle, excellent et qui constitue une des meilleures réussites du cinéaste. (suite…)

Fear and Desire

mercredi, janvier 16th, 2013

Effraction.

J’ai eu un peu peur, en glissant le DVD dans mon lecteur, de commettre une profanation. J’exagère. Mais en tout cas d’entrer par effraction dans une œuvre dont son auteur ne souhaitait pas qu’elle fût comptée au rang de ses films, jugeant que c’était là un simple essai sans intérêt et sans lien avec le reste de sa filmographie.

Kubrick avait-il raison en rachetant systématiquement les copies de Fear and Desire pour que son premier long métrage (moyen métrage, en fait : 61 minutes) ne soit pas diffusé ? Ses ayants droits ont-ils eu raison de s’asseoir sur les volontés du réalisateur ? On glosera là-dessus à l’envi. Toujours est-il que, puisque le DVD existait, il me semblait impossible de ne pas le regarder puisque j’ai placé de longue date le cinéaste au plus haut sommet de mon Panthéon cinématographique. (suite…)

Les femmes du 6ème étage

dimanche, janvier 13th, 2013

Les-Femmes-du-6e-étageMais pourquoi ?

Mais comment se fait-il que Fabrice Luchini, qui est un acteur extraordinaire, tourne des films aussi insignifiants, et souvent médiocres ? On peut comprendre que, comme Louis Jouvet, dont il est descendant, il ne se sente à l’aise que sur la scène du théâtre, dans la volupté des planches et qu’il ne tourne que par facilité alimentaire, pour pouvoir vivre plus facilement… (suite…)

Les diamants sont éternels

samedi, janvier 12th, 2013

Pas grand chose…

Les descentes en flammes assénées par de nombreux critiques à ces Diamants éternels ne sont pas, malgré leurs virulences, dénuées de pertinence : il est vrai que, près de dix ans après James Bond contre Dr. No, le mythe s’était essoufflé et ne pouvait survivre qu’à grands coups de gadgets farfelus et d’effets spéciaux démesurés. Cette course au spectaculaire s’est aujourd’hui enflée jusqu’à la bouffissure et ne permet plus aucun rapport avec les aventures élégantes, sarcastiques et sophistiquées conçues par Ian Fleming. (suite…)

Zombie

vendredi, janvier 11th, 2013

Légèrement écœurant.

Autant le dire d’emblée, le Zombie n’occupe pas, dans mon bestiaire des créatures horrifiques, une place éminente et passe bien après les suppôts de Satan, les vampires, les maniaques sanguinaires et même les loups-garous. Leur côté pauvres victimes innocentes d’un Mal qui leur est tombé dessus comme la misère sur le pauvre monde m’agace même assez. Mais ils font indéniablement partie du genre depuis La Nuit des morts-vivants et tout amateur de  sanguinolence se doit de les fréquenter un peu.

Zombie jouit d’une grande notoriété, due apparemment à ses démêlés avec la censure française et à l’invraisemblable quantité de cervelles écrabouillées, de tripailles fumantes exhibées, de litres d’hémoglobine répandus, de tibias et d’humérus mastiqués. Autant dire qu’avec ces images d’une crudité naïve, et pourtant à la fois souvent insoutenable. On fait naturellement aujourd’hui beaucoup mieux dans le terrifiant et dans l’immonde, parce que les effets spéciaux ont gagné considérablement en qualité, mais aussi parce qu’on s’est habitué à l’horreur ; peut-être un peu trop d’ailleurs. (suite…)

Paris clandestin

vendredi, janvier 11th, 2013

Point limite.

Le texte de présentation du boîtier du DVD précise qu’il s’agit d’une série B de style Midi-Minuit. Et c’est en pleine connaissance de cause que je me suis repu de ce cinéma spécialisé, qui porte le nom d’une salle du boulevard Poissonnière, qui passait, aux temps rigolos de la censure, des films d’horreur et des films coquins.

Que le cochon qui sommeille en la plupart d’entre nous ne s’éveille pas pour autant ! Un film coquin de 1957 c’est, à l’aune des évolutions constatées après 68, une œuvrette qui pourrait passer en prime time sur une chaîne de télévision et même lors d’un mercredi après-midi pluvieux. Les bambins scotchés devant leur poste n’y apprendraient rien qu’ils ne sachent déjà et aient abondamment vu. Il y a deux ou trois numéros de music-hall où les danseuses se montrent seins nus, des personnages qui ne dissimulent pas leur infidélité conjugale, quelques visions de bars à hôtesses complaisantes, et c’est à peu près tout. Ceux qui entraient dans les salles obscures pour mâter ce genre de films devaient bien se contenter de ce service minimum. (suite…)

J’ai toujours rêvé d’être un gangster

dimanche, janvier 6th, 2013

Quelle prétention !

Voilà un film qui laisse pantois. Surtout pas d’admiration. Mais pas davantage d’agacement ou d’ennui ou d’exaspération : c’est bien pire ! Il n’est pas hypnotique, mais somnifère, il n’est pas insignifiant, il est abyssal de prétention sous des couverts de modestie. (suite…)