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Pat Garrett et Billy le Kid

mercredi, août 22nd, 2012

La poussière des murs qui s’effritent.

Avant d’écrire quoi que ce soit, j’ai lu plusieurs commentaires déposés ici et là par de précieux amateurs.

Avant de lire, j’étais plutôt dans la ligne de ceux qui s’interrogent sur la lenteur de la progression dramatique, la répétitivité des séquences violentes et ce qu’on peut appeler le caractère statique du récit. Mais après avoir découvert d’autres fortes argumentations, je m’interroge et je me demande si les défauts recensés en sont bien et s’ils ne participent pas, au contraire, de la qualité du film… (suite…)

Inglourious basterds

mardi, août 21st, 2012

Superficiel…

L’uchronie est un des genres majeurs les plus séduisants et les plus stimulants de la science-fiction. L’uchronie, pour ceux qui ne sont pas familiers du genre, c’est le récit qui suit la question existentielle Que se serait-il passé si ?… Oui, que se serait-il passé si le carrosse d’Henri IV n’était pas passé rue de la Ferronnerie au moment où Ravaillac l’attendait ? Si Louis XVI avait réussi à rejoindre ses armées au lieu d’être malencontreusement arrêté par Drouet à Varennes ? Si ce crétin de Grouchy avait mangé un peu moins de fraises le jour de Waterloo ? Si….? On a écrit des dizaines de romans assez drôles et souvent bien venus en inventant des univers parallèles nés d’une seule déviation de l’Histoire réelle et aboutissant à des réalités stupéfiantes. (suite…)

Parfum de femme

lundi, août 20th, 2012

Admirable acteur…

Il est bien dommage que Dino Risi ait cédé à une sorte de logique du récit, qui appelle inéluctablement une conclusion et que, en plus, cette conclusion soit un happy end que tout le reste du film rejetait…

Bien dommage, parce que, sinon, Parfum de femme ne serait pas loin de la totale réussite. Sans doute pas du niveau du chef-d’œuvre, comme Le Fanfaron, insurpassable, mais vraiment très très bien. Alors que la dernière demi-heure, l’établissement à Naples, les gloussements des tourbillonnantes péronnelles, les relations mal fixées qui existent entre le capitaine Fausto (Vittorio Gassman) et le lieutenant Vincenzo (Torindo Bernardi), l’amour singulier voué par Sara (Agostina Belli) au Capitaine et la trop gentille issue consensuelle de leur histoire ne sont pas du meilleur Risi. (suite…)

La carrière de Suzanne

dimanche, août 19th, 2012

La construction d’un regard.

Autant le premier des Contes moraux, le court métrage La boulangère de Monceau me paraît d’emblée saisir le ton juste et préfigurer ce que seront les grands films qui vont suivre, autant le moyen métrage (52 minutes) La carrière de Suzanne réunit quelques uns des défauts qu’on pourra, souvent légitiment, prêter à Éric Rohmer, lorsque le scalpel de l’auteur fouille à l’excès certaines vacuités et aboutit à un propos un peu filandreux. (suite…)

La boulangère de Monceau

samedi, août 18th, 2012

Et à la fin…

Et à la fin, c’est Rohmer qui gagne. Contre Rivette, le pesant, l’encalçonné de la doxa qui l’évinça des Cahiers du Cinéma, contre les théories et les ukases, c’est Rohmer qui gagne.

Évidemment, ça ne se voit pas tout de suite. En tout cas, ça ne s’est pas vu, puisque Rohmer, classé dans la Nouvelle vague ne reçut pas le succès public d’emblée que ceux qui partageaient la même étiquette, Chabrol avec Les Cousins, Godard avec A bout de souffle, Truffaut avec Les Quatre cents coups. Son premier film, Le signe du lion, magnifique récit d’une errance dans Paris, qui donna à Jess Hahn son seul et unique rôle majeur fut un bide monumental.

N’empêche que pointait déjà, et depuis quelques années, un des auteurs les plus cohérents du cinéma français, celui des Contes moraux, puis des Comédies et proverbes, puis des Contes des quatre saisons.

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Le fugitif

jeudi, août 16th, 2012

Moins bien que le feuilleton…

J’ai le souvenir fugace d’un feuilleton diffusé au milieu des années Soixante où un courageux médecin injustement accusé passait un nombre incalculable d’épisodes à mettre la main (si j’ose dire) sur le bandit manchot qui avait tué sa femme. C’était si long que je ne me souviens pas si, à la fin il s’en sortait, mais c’est très vraisemblable. En tout cas ce n’était pas ennuyeux et l’ingéniosité de chacune des petites histoires mises en scène était de qualité : à chaque fois, le docteur Kimble était à deux doigts (!!) de confondre l’assassin qui s’en sortait miraculeusement…

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L’homme au bras d’or

mercredi, août 15th, 2012

Bien trop long !

Au sortir de ma re-vision de ce film, j’étais à deux doigts de donner une bonne note, quelque chose comme 4/6, parce que la façon d’aborder les noirceurs du Chicago des années Cinquante m’avait semblé convaincante : bars glauques, épaves humaines, parties de poker clandestines, jazz (magnifique) omniprésent et la drogue traitée moins comme un vice exotique (Razzia sur la chnouf) que comme un assujettissement monstrueux.En plus j’ai trouvé Frank Sinatra (Frankie Machine) remarquable, Kim Novak (Molly Novotny) un peu moins glacialement emmerdante que d’habitude et les trognes des seconds rôles tout à fait pittoresques. (suite…)

Mollenard

mercredi, août 15th, 2012

Formidable acteur !

Ah, mais c’est bien et ce serait même très bien si il n’y avait ici et là quelques petites faiblesses démagogiques (les clowneries du garçon de bureau unijambiste Joseph – Arthur Devère -, les excès de veulerie de Happy JohnMarcel Dalio, qui en fait trop), et surtout si ça ne se terminait pas de façon un peu héroïque, le commandant Mollenard mourant, enlevé par son équipage pour pouvoir disparaître en mer et non dans son crapoteux étouffant ménage. (suite…)

La chambre ardente

vendredi, juillet 27th, 2012

De bonne allure…

L’effleurage rapide des trop nombreux épisodes d’Angélique marquise des anges, rituellement diffusés durant l’été, m’a remis en tête le personnage de Desgrez, le policier ironique et efficace interprété par Jean Rochefort. Et notamment de son action pendant L’affaire des poisons, gentiment relatée dans Angélique et le Roy. (Je continue à déplorer que cette histoire fantastique et terrifiante n’ait jamais été vraiment mise en scène, et surtout pas dans le film d’Henri Decoin. (suite…)

Satyricon

vendredi, juillet 27th, 2012

De la boue et des crapules.

Depuis qu’en 1963, il a fait, à juste titre, béer d’aise la Critique avec Huit et demi, on se dit que Federico Fellini peut désormais tout se permettre : désarticuler le récit, projeter ses fantasmes à tout moment lors d’une scène, introduire déraison et démesure puis, miraculeusement, insérer un bijou harmonieux… Et, de fait, il ne se privera de rien jusqu’à sa fin, prodigieux montreur d’images, mais, à mes yeux, trop acharné à épater son monde et à se faire acclamer par ceux même qu’il choque ou décontenance pour entrer dans mon Panthéon personnel. (Ce qui, soit dit en passant, n’a pas dû le déranger beaucoup).

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