Ah il est sûr que si l’on aime les films d’action, les poursuites en voiture dans les rues encombrées des métropoles étasuniennes, les coups de feu et les scènes d’hyper-violence, on n’a pas son content dans Le ruban blanc ! Mais si l’on apprécie le cinéma du malaise, de la culpabilité et de l’étouffement, on est stupéfié par le talent qu’y met Michael Haneke
, tout aussi obsessionnel ici qu’il peut l’être dans Funny games
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Le Mal. Vaste problème. Mille raisons, ou aucune d’entre elles ? Dans les suppléments du DVD, on se tortille un peu pour exposer que l’angoisse qui sourd et la malfaisance qui règne sont le résultat logique d’une éducation rigoureuse poussée à l’excès, de la frustration et de l’obstination qui en découlent. Par deux fois, dans ces suppléments – dans le macking off et lors de la conférence de presse donnée lors du festival de Cannes 2009 – Haneke dit que, dans Le ruban blanc
le Mal survient parce que les enfants se conforment aveuglément et absolument aux règles inculquées par leurs parents. Selon lui, tout idéal moral se pervertit dès lors qu’on l’érige en absolu, ce qui entraîne les comportements monstrueux – mais alors logiques – qu’il filme… (suite…)