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Le ruban blanc

lundi, mars 12th, 2012

Ciel de glace.

Ah il est sûr que si l’on aime les films d’action, les poursuites en voiture dans les rues encombrées des métropoles étasuniennes, les coups de feu et les scènes d’hyper-violence, on n’a pas son content dans Le ruban blanc ! Mais si l’on apprécie le cinéma du malaise, de la culpabilité et de l’étouffement, on est stupéfié par le talent qu’y met Michael Haneke, tout aussi obsessionnel ici qu’il peut l’être dans Funny games.

Le Mal. Vaste problème. Mille raisons, ou aucune d’entre elles ? Dans les suppléments du DVD, on se tortille un peu pour exposer que l’angoisse qui sourd et la malfaisance qui règne sont le résultat logique d’une éducation rigoureuse poussée à l’excès, de la frustration et de l’obstination qui en découlent. Par deux fois, dans ces suppléments – dans le macking off et lors de la conférence de presse donnée lors du festival de Cannes 2009 – Haneke dit que, dans Le ruban blanc le Mal survient parce que les enfants se conforment aveuglément et absolument aux règles inculquées par leurs parents. Selon lui, tout idéal moral se pervertit dès lors qu’on l’érige en absolu, ce qui entraîne les comportements monstrueux – mais alors logiques – qu’il filme… (suite…)

Alexandre Nevski

samedi, mars 3rd, 2012

Sainte Russie.

C’est vraiment bluffant et admirable et c’est un cinéma qui devrait être présenté comme un art total, tant la hauteur du propos, la beauté des images, la qualité de la musique (de Serge Prokofiev !), intelligence des mouvements se mettent au diapason. Ce serait un chef-d’œuvre indépassable s’il n’y avait quelques scories, que je dévide d’abord et évacue pour ne plus avoir à en reparler : dix minutes de trop, des acteurs parfois marmoréens, deux ou trois clins d’œil inutiles, une conclusion trop didactique. Mais tout le reste ! Des images admirablement composées, dont aucune n’est superflue et qui, toutes, sont rares avec des angles de prise de vue absolument surprenants et magnifiques.

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Le territoire des loups

samedi, mars 3rd, 2012

Septentrion.

Eh bien je ne suivrai pas jusqu’aux hauteurs abyssales qui ont placé Le territoire des loups presque au même niveau que Delivrance mais j’ai passé une excellente fin d’après-midi grâce à ces  dithyrambes, qui m’ont permis de surmonter mon aversion pour la fréquentation des salles de cinéma, trop chauffées, trop bruyantes et trop emplies.

C’est très spectaculaire, très bien fichu et je ne me suis pas ennuyé un seul instant, ou alors à peine, lors des trop nombreuses évocations, un peu mièvres à mon goût, des vies d’avant, et des douceurs de la vie. Le grand écran, le son surround, la violence des scènes sont très bien adaptés à l’affreuse situation qui échoit aux malheureux naufragés. (suite…)

Rouge Midi

samedi, mars 3rd, 2012

Bien décevant.

On ne progresse pas continûment ; à preuve le deuxième film de Guédiguian, qui est nettement, très nettement inférieur en intérêt au premier, Dernier été, si ce n’est pour la qualité magnifique de la photographie.

Il est vrai que Marseille est une des villes les plus photogéniques de France, à cause, bien sûr, en bonne partie, de la beauté immédiate de sa lumière de sud méditerranéenne, mais aussi de sa topographie, de sa situation, de la variété de ses quartiers, à la sensation que, sur un assez petit périmètre (mais deux fois plus étendu que Paris, tout de même), on peut trouver des places de village miraculeusement préservées, des traverses ombrées de figuiers, des criques secrètes et d’immenses usines à machineries compliquées et impressionnantes. (suite…)

God’s country

dimanche, février 26th, 2012

Insolite Amérique.

Il y a un Louis Malle documentariste qu’on a un peu oublié, alors que c’est avec le commandant Cousteau qu’il a fait ses premières armes et obtenu le grand succès du Monde du silence, Palme d’Or cannoise de 1955. Puis, au cours d’une carrière assez sinueuse, mais presque toujours intéressante, il reviendra périodiquement, entre les longs métrages de fiction, à ce cinéma-vérité de l’image brute, en touche-à-tout de talent, volant des cyclistes de Vive le tour aux Hindous de Calcutta en passant par les ouvriers des chaînes rennaises de Citroën de Humain, trop humain. (suite…)

Dernier été

dimanche, février 26th, 2012

Et hop ! C’est parti !

Déduction faite du Promeneur du Champ de Mars, qui ne fait pas partie de l’orientation habituelle de Robert Guédiguian, je commence l’exploration du gros coffret qui en présente l’intégrale jusqu’en 2008 ((11 DVD, 15 films) et je ne trouve pas plus idiot qu’autre chose de commencer par le début, ce qui va me permettre, au fil des semaines d’apprécier l’évolution du style du réalisateur et de ses interprètes fétiches, puisqu’Ariane Ascaride et Gérard Meylan ont été là dès l’origine.

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Le sabre du mal

samedi, février 25th, 2012

De l’hébreu !

Eh bien voilà, ça s’est fait hier, vers 9 heures et demie du soir.

J’ai glissé dans le lecteur le disque brillant reçu l’avant-veille, un ballon de cognac dans la paume de la main (il n’y a pas de saké à la maison, et je doute que, sauf dotation exceptionnelle d’un ami du Japon, il y en ait jamais). (suite…)

Riz amer

dimanche, février 19th, 2012

18460804Peut mieux faire…

J’avais revu le film il y a une dizaine d’années et il m’avait paru de bien meilleur niveau qu’il n’est réellement. Mais cette après-midi, et malgré l’excellence de l’édition Canal+ classique, j’ai été assez dépité. (suite…)

L’argent de la vieille

vendredi, février 17th, 2012

18649427Fatalité de l’évidence

L’Argent de la vieille n’est sorti en France qu’en novembre 1977, alors que le film date de 1972. On ne peut évidemment pas éviter de se poser la question de savoir si le grand succès d’Affreux, sales et méchants, de Scola, prix de la mise en scène à Cannes en 1976 n’a pas permis au film de Comencini une sortie, certes tardive, mais qui n’était peut-être pas prévue à l’origine. Je serais en tout cas preneur de toute anecdote ou historiette là-dessus. (suite…)

Un Américain à Paris

dimanche, février 12th, 2012

affiche-Un-Americain-a-Paris-An-American-in-Paris-1951-1Ravissant…

Tiens, pourquoi 5/6, seulement, pour un film merveilleux, exemplaire, modèle d’une comédie musicale toute de gaieté, d’images ravissantes et de musiques enchantées ? Pourquoi 5/6, c’est-à-dire pas tout à fait autant, pour ce Minnelli que pour les deux Donen que je mets tout en haut de mon Panthéon personnel, Les sept femmes de Barbe-rousse et Chantons sous la pluie ? (suite…)