Un parfum de jasmin.
Eh oui, c’est comme ça le cinéma ! Un film interminable (près de trois heures), qui n’a qu’une intrigue accessoire et presque insignifiante, avec des séquences souvent très longues, des acteurs inconnus, des plans réalisés avec une fébrile caméra à l’épaule et qui est pourtant formidable, convaincant, naturel. Une sorte de documentaire réalisé en 2016 qui situe son intrigue en 1994 mais dont j’imagine qu’avec des adaptations conjoncturelles (j’y reviendrai) il aurait pu être tourné à toutes les époques où se sont rencontrés dans l’éclat de leurs 20 ans des garçons et des filles lors d’un été tiède et propice. C’est sans doute ce qu’il y a de plus intéressant dans le cinéma d’Abdellatif Kechiche : la capacité de fixer en images animées, dans les brouhahas qui sont ceux de la jeunesse, des instants que tout le monde a connus.