Quand je parle de petit désastre illustré en évoquant Marie-Jo et ses deux amours, ça ne s’adresse pas à la maîtrise du récit, ni à la façon de filmer, ni à la régulière beauté photogénique de Marseille, ni au jeu des acteurs. Mais bien à la trame du film, à la triste décomposition d’un équilibre impossible, à la tragédie inéluctable de la situation.
À force de faire tourner ensemble Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan, il ne pouvait qu’être évident à Robert Guédiguian d’élaborer une histoire où Marie-Jo, femme aimante de Daniel-Darroussin serait en même temps éperdument amoureuse de Marco-Meylan. À une autre époque, à un moment différent de son parcours intellectuel et artistique, il aurait été possible de réaliser une joyeuse utopie partageuse, presque bon enfant où les deux hommes se seraient entendus comme larrons en foire et auraient partagé leur amoureuse. Mais cela, c’était avant, au moment des espérances et des rêveries révolutionnaires… (suite…)