Jolie surprise que cette découverte d’un film qui n’a pas connu grand succès, L’Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet. À la seule audition du titre, on se rend bien compte que l’on n’est pas dans une production banale mais plutôt dans une de ces fééries qu’élabore depuis trente ans Jean-Pierre Jeunet, conçues de n’importe quoi, fabriquées avec des bizarreries, élaborées sans rigueur et pourtant drôlement bien menées. Il n’y a pas beaucoup de réalisateurs d’aujourd’hui, d’ailleurs, qui parviennent à proposer aux spectateurs ce genre d’histoires rêveuses, oniriques, stupéfiantes, toujours en tout cas d’une délicieuse originalité. (suite…)
Archive for the ‘Chroniques de films’ Category
L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet
lundi, janvier 1st, 2024The Blues brothers
vendredi, décembre 29th, 2023Tchika, tchika, tchik, aÿe, aÿe, aÿe !
Quel régal ! Quel film délicieux ! Un film bâti sur bien peu de choses, sur des bribes, des misérables moments, sur tout et n’importe quoi, arrimé à une sorte de feuilleton télévisé, gloire du programme Saturday Night Live qui a ravi les États-Unis des années 70. Dans ce programme, un groupe de musiciens taille sa route ; ce groupe, managé, dirigé, élaboré par Dan Aykroyd et John Belushi modifie, stupéfie, décontenance le public par la radicalité de sa démarche. En fait, il n’y a rien d’autre : le film n’a aucun autre intérêt que de présenter, de façon brillante, des numéros de music-hall quelquefois stupéfiants et même grisants, sans aller plus loin. (suite…)
Un homme et son péché
mardi, décembre 26th, 2023Je ne vois pas beaucoup d’intérêt, sauf exception rare, d’aller s’ébaubir de films indiens, ou chinois, ou japonais (ou papous) pour s’émerveiller de leur exotisme : il suffit de regarder beaucoup plus près de soi pour trouver un exotisme bien davantage proche de nous, donc bien plus compréhensible et nourri de nos propres références culturelles : le Québec de la fin des années Quarante, lorsque la Belle province commençait à lutter pour préserver sa magnifique identité. Cela étant, on ne peut pas se dissimuler que l’accent québécois, quand il est porté à cette sorte d’incandescence, peut presque représenter à nos méninges la même difficulté d’empathie que les singularités asiatiques et leurs bizarreries. (suite…)
La reine de Broadway
samedi, décembre 23rd, 2023Le film de Charles Vidor a connu, paraît-il, un immense succès critique et public. Il est vrai qu’il est sorti quelques mois avant la fin de la Guerre, au moment où tout le monde avait envie que le cauchemar soit terminé, d’oublier les horreurs du conflit, la crainte de voir disparaître mari, frère, parent, ami et l’espérance qu’on revienne à la tranquille situation d’auparavant. Certes, certes, on ne voit pas très bien comment on parviendrait à arranger les choses. Mais il est bien certain que les potentats de l’argent n’ont jamais eu qu’une crainte : celle que les braves gens comprennent qu’il n’y a absolument rien à faire devant l’horreur et que, après tout, il vaut mieux orienter les regards vers les fariboles du show-business. (suite…)
Jésus de Montréal
mercredi, décembre 20th, 2023Trop sanctifié pour être honnête.
Alors voilà : un acteur de grande qualité, Daniel Coulombe (Lothaire Bluteau), ancien Premier prix du Conservatoire, revenu à Montréal après plusieurs années d’errance dont on ne saura rien reçoit singulièrement la charge de rénover et d’actualiser le Chemin de croix, rituellement organisé dans un prospère oratoire québécois par le Père Raymond (Gilles Pelletier), qui trouve qu’il serait bon de moderniser le récit que, depuis 35 ans, il présente aux fidèles.
Les bonnes femmes
dimanche, décembre 17th, 2023À sa sortie, en 1960, le film a été interdit aux moins de 18 ans. Mes 13 ans de l’époque ne l’ont évidemment pas vu. Y serais-je parvenu, en aurais-je été choqué ? Je n’en suis pas certain : ce qui pouvait, à cette époque, me troubler c’était plutôt la nudité et, dans Les bonnes femmes il n’y en a pas du tout, à l’exception d’une brève séance de strip-tease ou la danseuse prend d’ailleurs soigneusement soin de dissimuler ses seins par ses bras. Mais je n’aurais pas fait trop attention au regard porté par Claude Chabrol sur la terrifiante médiocrité de tous ses personnages et principalement sur les quatre midinettes employées dans un magasin d’électro-ménager du boulevard Beaumarchais dont il dresse la chronique. Tous des cons et des minables, mais ce sont plutôt les filles qui ont la vedette. Voilà qui justifiait l’interdiction. (suite…)
La pianiste
jeudi, décembre 14th, 2023Dans une cave noire et gluante.
Ah oui, Michael Haneke est sûrement aujourd’hui un des plus impressionnants réalisateurs du monde. De ce que j’ai vu de lui, il n’y a pas quoi que ce soit de médiocre. Il n’y a pas non plus quoi que ce soit d’apaisant, de tendre, de confortable. Un cinéaste tendu, fermé, bouclé qui envoie dans la figure de chacun la brutalité, la dureté, la cruauté, l’absurdité des destinées. Violence extrême des comportements, des existences, des personnages. Un monde qui ne tourne pas bien ; ou plutôt, peut-être, le monde tel qu’il est, dans son absence de sens, de générosité, d’ouverture. Dans un univers de haine obsessionnelle de soi, dans le ressentiment – presque fastidieux, pourrait-on dire – d’être venu au monde et d’affronter les méchancetés de la vie. (suite…)
En attendant Bojangles
lundi, décembre 11th, 20231 ? Pourquoi pas 0, plutôt et, si on le pouvait une note bien en dessous de 0… Le titre m’intriguait, le film était disponible sur la plate-forme de France Télévisions et d’énigmatiques propos d’amateurs me décontenançaient. Et puis 1 parce qu’il y a le charme évident (et la grande beauté plastique) de Virginie Efira et le talent réel de Romain Duris. Mais sinon ! Qu’est-ce que c’est que cet épouvantable caramel mou, dégueulis de chantilly, pleurnichard et imbécile ? Un film qui fait mine de commencer comme le nullissime Fanfan d’Alexandre Jardinqui, nous rappelle notre amie Wiki raconte l’histoire d’un type qui veut perpétuer avec elle (Fanfan – Sophie Marceau) – les griseries des préludes, le bonheur de ces instants où l’amour n’est encore qu’une promesse. (suite…)
Guet-apens
lundi, décembre 11th, 2023Il y a longtemps que je ne m’étais pas régalé devant un film ! Ce qui ne veut pas dire que j’ai trouvé sans défauts Guet-apens dont le scénario est emberlificoté, souvent absolument invraisemblable et qui repose presque exclusivement sur les épaules de Steve McQueen qui, il est vrai, sont de grandes et belles dimensions. Car Ali MacGraw est bien jolie, mais son jeu est plutôt diaphane : en tout cas, elle ne laisse pas grande trace dans l’imaginaire. Quant au reste des acteurs, s’il y a quelques trognes redoutables (Ben Johnson ou Al Lettieri) ils n’accrochent pas vraiment la lumière, ce qui est bien dommage pour les rôles de méchants. (suite…)
Le diable par la queue
vendredi, décembre 8th, 2023« Je suis amoureuse, mais je ne sais pas de qui… »