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La loi c’est la loi

mardi, août 21st, 2018

Affaires étrangères.

On imagine que les producteurs, toujours friands de recettes faciles (aux deux sens de ces termes et après tout ils sont là pour ça !), que les producteurs, donc, se sont dit que mettre en face à face deux grandes vedettes, française et italienne, était une bonne idée. Après les immenses succès des trois premiers Don Camillo (1951,53 et 55), il devait être tentant, en effet, de reconstituer un duo presque exotique de cette sorte. Fernandel, évidemment, gage de succès assuré de ce côté des Alpes et Toto,moins connu ici, mais très populaire là. C’est sans doute la base, l’idée initiale. (suite…)

Week-end de terreur

vendredi, août 17th, 2018

Sept petits nègres.

Week-end de terreur se situe au confluent de plusieurs riches veines romanesques et cinématographiques. Celle de l’élimination graduelle des protagonistes par une mystérieuse main assassine, dévoilée seulement à la toute fin de l’ouvrage. Mais aussi celle des adolescents fêtards du Nouveau Monde qui sont invités par une condisciple à passer un bon moment dans une très belle propriété isolée. Et encore celle de la gémellité et de la folie. Et on pourrait ajouter par dessus le marché celle des doubles retournements (je ne puis en dire plus sur ce dernier point sauf à dévoiler trop crûment l’astuce terminale). (suite…)

Le foulard de Smyrne

mercredi, août 15th, 2018

Le parapluie du colporteur.

Ce très bref bijou de court métrage (15 minutes) qui ne peut être regardé nulle part (à dire le vrai, je ne ne me souviens pas du site où miraculeusement je l’ai vu,) n’est pas simplement le prologue du film que Jean Giono souhaitait adapter de son Hussard sur le toit. Le roman, paru en 1951, avait été un immense succès et il paraissait plus facilement transposable au cinéma que beaucoup d’œuvres du romancier, qui allait, d’ailleurs, devenir de plus en plus elliptique.

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Itinéraire d’un enfant gâté

mercredi, août 15th, 2018

Compte pour du beurre.

J’avais bien tort de penser que cet Itinéraire d’un enfant gâté était un des seuls films regardables de Claude Lelouch, après la très satisfaisante Bonne année. Mon ancien souvenir était trop bienveillant et, à la revoyure, j’ai malheureusement retrouvé les maladresses naïves et la prétention du cinéaste à être un auteur. Le personnage n’est pas désagréable en soi et, d’après certains témoignages, il est même assez sympathique et animé d’un sincère amour du cinéma. Mais y a pas à dire, ce qu’il tourne laisse presque toujours confondu devant tant d’inanité sonore (surtout lorsqu’il croit devoir truffer son film d’insupportables ritournelles de Jacques Brel et de Nicole Croisille). (suite…)

La mazurka du baron

samedi, août 11th, 2018

L’atrabilaire amoureux.

Je ne connais pas plus que ça le cinéma de Pupi Avati. Je dois même à la vérité de dire que je n’avais jamais entendu parler de lui que pour un film d’angoisse, La maison aux fenêtres qui rient, dont le beau titre étrange m’attire mais que je ne suis jamais parvenu à voir. L’occasion m’ayant été donnée de regarder La mazurka du baron j’ai glissé avec une certaine curiosité le DVD dans mon lecteur. Et, après l’en avoir retiré, je suis resté bien perplexe et guère séduit. (suite…)

Voyage à travers le cinéma italien

jeudi, août 9th, 2018

Scolaire.

Le titre de ce montage, Voyage à travers le cinéma italien est tout à fait abusif. Il aurait été plus juste et plus honnête de l’intituler quelque chose comme Présentation des grands films italiens classiques des vingt ans qui ont suivi la guerre. Je conviens volontiers que cette appellation n’est pas des plus commerciales, mais elle recouvre beaucoup mieux la réalité : on est dans une sorte de manuel presque didactique et souvent scolaire, un Lagarde et Michard ou peut-être plus exactement encore un Que sais-je ? à usage d’étudiants sages et sérieux qui veulent réussir leur examen et écoutent respectueusement leur professeur, sorte de mandarin incontesté, style avant 68. (suite…)

Arabesque

lundi, août 6th, 2018

Drôle de frimousse.

J’avais idée qu’Arabesque était un peu quelque chose comme Charade, délicieux film plein d’esprit du même Stanley Donen, tourné trois ans plus tôt. Une histoire spirituelle, intelligente, virevoltante, plaçant des acteurs, Cary Grant et Audrey Hepburn ici, Gregory Peck et Sophia Loren là dans des situations cocasses et légères. C’est d’ailleurs certainement ce que Donen a souhaité faire : un récit avec des aspects vaguement policiers, ou touchant à l’espionnage, mais filmés avec un certain sens de la dérision et une façon de ne pas se prendre trop au sérieux vraiment. (suite…)

L’homme de la sierra

vendredi, août 3rd, 2018

Verbeux, poisseux, ennuyeux.

J’ai rarement vu quelque chose d’aussi terne et d’aussi mou dans le genre du western, qui n’est pas, évidemment, parmi mes préférés, mais où je puis néanmoins parvenir à trouver ici et là un petit parfum d’exotisme qui tombe bien en temps d’été et de vacances. Mais là, j’en demeure baba ! Pas le moindre petit grain d’excitation dans un film qui se traine avec une paresse insondable et qui n’en finit pas de ne pas étonner. (suite…)

Nikita

lundi, juillet 30th, 2018

Bonjour tristesse…

On comprend assez bien comment et pourquoi Nikita a été un très grand succès public et a propulsé Luc Besson, après le débile et ambigu Grand bleu, au premier rang de la production française et au rôle de grand manitou moral de ce que l’on n’est plus absolument obligé d’appeler du cinéma ; c’est bien davantage du spectacle destiné aux multiplexes de banlieue, à leurs populations bruyantes et décérébrées, nourries de seaux de pop-corn et abreuvées d’hectolitres de Coca-Cola. En d’autres termes, ça a autant de rapport avec le septième art que les graffeurs à la bombe de peinture agressive en ont avec Véronèse. (suite…)

Une femme sans amour

vendredi, juillet 27th, 2018

Fumée grise.

Il faudrait pouvoir juger avec plus de sérénité cette Femme sans amour qui se trouve presque au début (1951) de la période mexicaine de Luis Bunuel et a sans doute constitué pour lui une œuvre de commande, une adaptation littéraire, comme un peu plus tard (1954) Robinson Crusoé et Les Hauts de Hurlevent. Il n’y a rien là, en tout cas, ou si peu, de ce qui fait la particularité, l’originalité du cinéaste, souvent sarcastique et méchant, démolisseur anarchisant de tout l’espace social mais aussi de tous les espaces personnels. Voir en lui un révolutionnaire ou un idéologue me semble commettre, en tout cas, un gros contre-sens. (suite…)