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Jofroi

mercredi, juillet 25th, 2018

Le bout du chemin.

Avec Angèle et Regain, voilà que Jofroi est le seul film de Marcel Pagnol adapté d’un texte de Jean Giono qui n’a pas encore été édité par la Compagnie méditerranéenne de films. Je ne suis pas certain que ce soit aussi embêtant que pour les deux autres œuvres – qui sont majeures – et cela pas simplement parce que c’est un simple moyen métrage de 52 minutes. Plutôt parce que c’est un métrage très moyen. (suite…)

Le dîner de cons

lundi, juillet 23rd, 2018

La vie mode d’emploi.

Ce qui manque à ce Dîner de cons pour être un film vraiment imparable et inoubliable, c’est, finalement, un peu – ou beaucoup – de méchanceté. Là où un réalisateur italien de la grande époque aurait pu filmer un chef-d’œuvre d’acidité et de désespoir, Francis Veber escamote le coup, en faisant dans le gentil et le consensuel. Qu’il adapte, sans beaucoup d’efforts cinématographiques, sa propre pièce de théâtre n’est pas très embêtant, finalement : j’ai pourtant assez trépigné ici et là contre les pièces de boulevard, vouées aux tristes routines des amants dans le placard et des quiproquos improbables, mais là, le genre est tout de même passablement renouvelé. Mais que Veber ait recouvert l’acuité de son regard par une couche de guimauve terriblement bien-pensante me gêne un peu. (suite…)

Shanghaï express

samedi, juillet 21st, 2018

Quand Lili Marlène devient Shanghaï Lily.

C’est drôlement bien, cette transposition de Boule de suif dans la Chine en guerre civile où les puissances étrangères (essentiellement européennes, mais aussi la Russie, le Japon et les États-Unis) avaient obtenu, au milieu du 19ème siècle des concessions, sortes de zones sous administration particulière et où tous les trafics cosmopolites possibles et imaginables mettaient en coupe réglée l’Empire du Milieu. C’était le temps où les Puissances occidentales (si l’on veut bien ranger le Japon dans cette catégorie) étaient vigoureuses et sûres d’elles-mêmes et un temps qui n’a pas résisté à la Guerre mondiale. Toujours est-il que le climat d’incertitude, de risques permanents, d’anarchie presque institutionnelle est fort bien évoqué, alors même que le film a été tourné par Josef von Sternberg entièrement en studio. (suite…)

Erreur de la banque en votre faveur

vendredi, juillet 20th, 2018

Par ici la monnaie !

Ce qui est assez rigolo, c’est que notre époque semble découvrir que l’argent est fou, et que la cupidité, si on lui laisse la bride basse, parvient à mener le monde, alors que, de tous temps, les gens sérieux, en tout cas un peu soucieux de l’équilibre des sociétés, ont essayé, sans toujours y parvenir, de le brider. Philippe le Bel emprisonnait régulièrement les banquiers, à tout le moins leur confisquait leurs excès de plus-values, et cette saine façon de voir permettait à l’Etat de se consacrer à l’intérêt général, qui n’est pas l’intérêt d’une oligarchie… (suite…)

Gremlins

jeudi, juillet 19th, 2018

Les anges dans nos campagnes.

Dans la perspective de l’éducation cinématographique de ma petite-fille de 6 ans et demi, je me suis demandé si je ne pourrais pas lui passer, un jour prochain et pluvieux (si la pluie revient un jour !) l’histoire de la dévastation d’une petite ville des États-Unis par une bande hilare et hideuse de créatures nées de l’imprudence habituelle d’apprentis sorciers. C’est, bien entendu de Gremlins que je veux parler. Le film de Joe Dante date de 1994 et mes enfants n’étaient pas tellement vieux lorsqu’ils l’ont découvert.

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L’homme qui n’a pas d’étoile

lundi, juillet 16th, 2018

Les femmes sont des hommes comme les autres.

Voilà que, pour une fois, je ne me suis pas trop ennuyé devant un western de série et que j’ai même trouvé du plaisir devant une histoire assez complexe et bien fichue. Et puis la très bonne surprise de voir – pour une fois ! – un personnage féminin cynique, intelligent, autoritaire et légèrement pervers. Tout cela nous change du simplisme habituel de ces histoires du Nouveau Monde et de leurs récits à gros sabots (à grosses Santiags, devrait-on dire). (suite…)

Tatie Danielle

vendredi, juillet 13th, 2018

La vieille dame indigne.

Une vieille dame, une veuve, qui a un petit magot dû à un héritage, qui a des enfants qui guignent un peu le modeste héritage, découvre que la vie peut être grisante, achète une voiture et part à l’aventure en compagnie d’une serveuse de bar, bien plus jeune qu’elle et de mœurs très libres. Ça se passe à Marseille et dans ses alentours. Mais ça n’est pas du tout l’histoire de Tatie Danielle ! allez-vous vous récrier, Vous avez dû abuser de substances interdites ou bien, pire encore, vous êtes complètement gâteux !. Je ne dis pas le contraire sur la dernière partie de l’affirmation, mais ce n’est pas ça. (suite…)

La vérité si je mens !

mercredi, juillet 11th, 2018

Champions du monde !

La note, très volontairement excessive que je donne à La vérité si je mens ! n’a d’autre but que de marquer le plaisir que j’ai vu à revoir – après deux ou trois autres visions, sur grand et petit écrans – un film dont la verve, la gaieté, l’intelligence et quelquefois la férocité affectueuse n’ont rien perdu en vingt ans d’exploitation sur toutes les chaînes. J’ai trouvé que rien n’y a vieilli et l’âge du film m’a même interloqué. Oui, 1997 : il me semble que ça aurait pu être tourné hier ; le monde a-t-il si peu changé ? Et pourtant voilà un film de Juif sur les Juifs, qui se moque, qui charrie, qui pique ici et là, qui exagère, qui dégouline de gaieté mais qui sans doute n’aurait pas pu être tourné par un goy. (suite…)

Le loup des Malveneur

mardi, juillet 10th, 2018

Mystère cantalou.

Malgré la noble euphonie de son titre et la qualité des décors naturels (le château d’Anjony et les vieilles rue de Salers, dans le département du Cantal), Le loup des Malveneur ne vaut pas grand chose. Le film est pesant, verbeux et l’intrigue mal maîtrisée, s’éparpillant dans tous les sens. Et puis (mais il est vrai que la chose est fréquente dans le genre angoisse féodale), le réalisateur a tendance à abuser de la photogénie des salles sombres, des couloirs dissimulés, des caves voûtées, des chambres lugubres où s’entrecroisent les personnages comme sur une scène de théâtre. (suite…)

La féline

dimanche, juillet 8th, 2018

Méfiez-vous, végans !

La Féline originelle, de Jacques Tourneur dure 73 minutes ; le remake réalisé par Paul Schrader atteint presque deux heures. Je n’ai pas encore vu le premier film dont j’ai toujours entendu dire grand bien, mais je conserve un si fort souvenir d’un autre des films d’angoisse du réalisateur, Rendez-vous avec la peur, qu’il m’étonnerait bien que ce soit de la gnognote et que ça me déplaise. En revanche je me suis bien enquiquiné avec la resucée, malgré la toujours agréable vision fréquente de l’anatomie de Nastassja Kinski, dont, il est vrai, l’actrice n’a jamais été bien avare durant sa prolifique carrière d’actrice. (suite…)