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Une vie

mardi, octobre 28th, 2014

unevie

Une vie… ou une malédiction ?

Il n’y a pas tant d’adaptations réussies de Guy de Maupassant (la plus aboutie étant, évidemment Le plaisir de l’immense Max Ophuls). Mais bizarre remarque : le réalisateur, Alexandre Astruc et les interprètes principaux, Maria Schell et Christian Marquand, mais aussi le second rôle Pascale Petit semblent, lorsque le film sort, en 1958, promis à une éblouissante carrière. Astruc a apporté un ton nouveau, une manière neuve de filmer (la « caméra-stylo ») ; Marquand est un interprète fétiche de Roger Vadim (qui fait encore illusion) avec qui il a tourné notamment dans Et Dieu créa la femme et dans Sait-on jamais… ; et  Maria Schell vient d’incarner une Gervaise sensible et touchante. (suite…)

Cent mille dollars au soleil

samedi, octobre 25th, 2014

Que des mecs !

Dans les suppléments du DVD, je ne sais plus qui (sans doute Claude Pinoteau, Premier assistant de Verneuil sur le film) explique que le souhait du réalisateur était de réaliser un western à la française, en profitant des paysages du Sahara, de la drôle de vie menée par les aventuriers qui y travaillaient sans beaucoup de scrupules et de limites, dans une atmosphère de fric durement mais abondamment gagné…

Mais un western à la française soumis à la plume vacharde et inspirée de Michel Audiard, ça ne peut pas être qu’un récit d’aventures épiques. Loin de là !

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Une histoire d’amour

dimanche, octobre 19th, 2014

Histoire fragile.

J’ai suffisamment d’intérêt pour le passé et l’histoire du cinéma pour ne pas regretter d’avoir vu Une histoire d’amour, mais, bien franchement, c’est assez moyen et banal, à mes yeux. Si ce n’était, donc, le dernier film tourné par l’éblouissant Louis Jouvet, l’antépénultième de la crapule élégante Marcel Herrand et, à rebours la seulement troisième collaboration de Michel Audiard au 7ème Art (il faut qu’il se fasse encore un peu la main), franchement, qu’est-ce qu’on retiendrait de ça ? Vraiment pas grand chose, même si l’archéologue peut tirer ici et là de l’intérêt à quelques situations et quelques profils. (suite…)

L’eau à la bouche

jeudi, octobre 16th, 2014

Délicatement acidulé.

Il y a quelques films, comme ça, qui ne survivent dans notre imaginaire que par les chansons qu’on y entend et fort peu par leur scénario ou leur interprétation. Je ne dirais évidemment pas ça pour Les portes de la nuit, qui vit très bien sa vie tout seul, en compagnie des Feuilles mortes et des Enfants qui s’aiment. Je l’écrirai sans vergogne au contraire pour Bye bye Barbara, de Michel Deville, dont la chanson-titre a fait les beaux flirts de toutes les surprises-parties du début des années 70, mais n’a guère que ce titre de gloire. (Et même appréciation pour Toi le venin, musique excellente d’un film que je me rappelle assez piteux de Robert Hossein). (suite…)

Solaris

dimanche, octobre 5th, 2014

Pomponné.

Je n’ai aucun souvenir du roman originel de Stanislaw Lem, pourtant lu au moment où je dévorais avec acharnement de la science-fiction et qui est encore dans ma bibliothèque ; cet appétit féroce a dû me le faire avaler trop vite, afin que je puisse passer à un autre bouquin de la pile, Robert Silverberg, J.G. Ballard ou Philip-José Farmer. La façon dont ses lecteurs  en parlent me donne envie de m’y replonger, ce qui me permettrait peut-être d’effacer la piètre impression que Soderbergh vient de me donner de Solaris. (Je précise évidemment que je n’ai pas vu la version de Andrei Tarkovsky sûrement plus ambitieuse mais, à ce que j’en lis, tout autant infidèle au livre).

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La main au collet

vendredi, octobre 3rd, 2014

 

Roman-photo

Je demeure stupéfait par la réputation que l’égrillard Alfred Hitchcock a pu acquérir et conserver dans l’histoire du cinéma, statue bedonnante autant qu’immarcescible qu’on n’ose pas déboulonner, alors que – Psychose excepté – son cinéma n’est ni drôle, ni attachant, ni angoissant. Je veux bien admettre que La main au collet n’est pas recensée au rang des œuvres majeures qu’il est convenu d’admirer sans barguigner, du type Sueurs froides ou La mort aux trousses et que les amateurs insistent principalement sur le charme de l’histoire qui réunit Cary Grant qui a connu de meilleurs rôles (L’impossible Monsieur Bébé ou, surtout Charade, par exemple), et Grace Kelly

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La vieille dame indigne

mardi, septembre 30th, 2014

On ne voit pas le temps passer…

En 1965, ce film étonnant, rencontre idéale. Un réalisateur presque marginal, René Allio, qui ne retrouvera jamais le même succès (et pourtant je me souviens d’un toute aussi également étonnante Rude journée pour la reine, avec Simone Signoret). Et une vieille actrice, Sylvie, qui a passé sur les planches de théâtre une grande partie de sa carrière, commencée en 1903, mais qui, chaque fois qu’elle est intervenue au cinéma, dans un deuxième ou troisième rôle, a capté la lumière.

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Les passagers de la nuit

lundi, septembre 29th, 2014

Très noir, très lent.

Si ce n’était que le couple Humphrey Bogart/Lauren Bacall (peut-être encore plus mythique aujourd’hui qu’à l’époque ?) tient l’affiche et que le procédé (alors) original de la caméra subjective y est employé, on ne se souviendrait sans doute pas du film, affublé d’une intrigue emberlificotée et invraisemblable. Les dialogues sont idiots (et sûrement guère arrangés par un fort mauvais doublage) et l’entrée en matière assez puérile. Vraiment une production très courante, très banale, pourtant avec deux des grandes vedettes mythiques de l’Hollywood d’antan.

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L’Apôtre

dimanche, septembre 28th, 2014

Dénote et détone.

Ce n’est pas parce qu’on a de petits moyens financiers qu’il faut avoir de petites ambitions. Filmer en 2014 la conversion d’un musulman et son adhésion au christianisme n’est pas tellement dans le vent de l’Histoire, au moins telle que la racontent les médias. Mais Cheyenne Carron est une jeune réalisatrice pleine de courage et d’une belle folie. Une femme qui a l’habitude de se battre à contre-courant, comme elle l’a conté dans son autobiographie, La fille publique, qui mettait à nu sa condition de pupille de l’État. Elle a été amenée à lutter contre le monde entier pour s’inclure, grâce à une famille d’adoption qu’elle aime avec passion, dans le tohu-bohu du monde du cinéma, qui ne lui a jamais accordé la moindre aide, alors que le CNC et les chaînes de télévision sont bien plus prodigues avec des nouveaux venus qui sont loin d’avoir son talent. (suite…)

Poulet au vinaigre

mercredi, septembre 24th, 2014

Surestimé et regardable.

Le cinéma de Claude Chabrol fait partie d’un paysage classique et satisfaisant, à quoi se réfère, d’ailleurs la boulimie du réalisateur, auteur d’une bonne cinquantaine de films en à peu près autant d’années, ce qui est beaucoup trop quand on n’est pas Julien Duvivier(suite…)