Si les deux thèmes musicaux principaux de Carlo Rustichelli ne m’avaient de longue date appâté, je n’aurais jamais vu cette comédie assez convenue du surévalué Billy Wilder
et je ne me serais sans doute pas plus mal porté. J’ai regardé cette assez longue comédie de plus de deux heures sans agacement mais sans agrément, trouvant là les mêmes allusions graveleuses et luronnes que dans Certains l’aiment chaud,
où officie, d’ailleurs, en pitre identique, Jack Lemmon,
qui est d’un niveau à peu près identique que notre détestable Jean Richard,
grimacier, hystérique et ridicule. Décidément, à part l’admirable Boulevard du crépuscule,
brillante exception à une suite de gaudrioles, le cinéma de Wilder
ne vaut pas grand chose.
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Avanti !
jeudi, septembre 4th, 2014Le plus beau métier du monde
mercredi, septembre 3rd, 2014Nos tendres banlieues.
Le hasard a voulu que, juste après que j’ai dit tout le bien que je pensais des adaptations données par François Leterrier du travail de Gérard Lauzier, le hasard a fait que passe à la télévision, sans doute dans la perspective de la rentrée des classes, un des films les plus notoires de l’auteur de bandes dessinées, ce Plus beau métier du monde
qui est bien maladroit, emberlificoté, prévisible, mais quelquefois, aussi, efficace au point qu’il en devient glaçant.
Gibraltar
lundi, septembre 1st, 2014Le rocher de Sisyphe.
Tiré d’une histoire vécue et présenté sans beaucoup de nuances du seul point de vue de son malheureux héros, Marc Fiévet (dans le film appelé Marc Duval), Gibraltar se laisse voir sans déplaisir, malgré l’extrême complication des histoires tordues qui en tissent les péripéties. Gilles Lellouche
et Tahar Rahim
y sont, comme à l’habitude, excellents, il y a du rythme, une photographie sèche, dans les tons jaunes, poussiéreux, nuageux des colonnes d’Hercule, les filles (Raphaëlle Agogué et Mélanie Bernier)
sont belles, quoique à peu près inutiles.
Les babas cool
jeudi, août 28th, 2014La macrobiotique est un humanisme.
Étrange destin cinématographique que celui de François Leterrier, qui fit l’acteur chez Robert Bresson,
puis engagea une carrière de réalisateur difficile, marquée à ses débuts par des films magnifiques, austères, graves (Les mauvais coups –
1961 -, Un Roi sans divertissement –
1963 -, La chasse royale – 1969 -) qui n’ont rencontré qu’un succès d’estime. Encore une dramatique sèche et élégante pour la télévision, en 1976, Milady, qu’on s’étonne toujours de ne pas voir éditée en DVD alors qu’elle a des milliers d’amateurs.
Garde à vue
samedi, août 23rd, 2014Sombre, noir et tellement brillant…
L’intelligence du film de Claude Miller est de prendre en cours l’affaire : le meurtre et le viol de deux petites filles découvertes, quelques semaines auparavant dans la désolation d’une Normandie de fin d’automne, l’une sur une plage, l’autre dans un terrain vague. À ce stade là de l’instruction, le notaire Martinaud (Michel Serrault)
a déjà été entendu plusieurs fois par la police, a commenté son emploi du temps des jours des crimes. La pluie tombe dru sur les toits de zinc du commissariat : on entre d’emblée dans le vif des choses, parce que l’inspecteur Gallien (Lino Ventura)
n’a pas à tout récapituler
Un homme est passé
jeudi, août 21st, 2014L’Amérique insolite.
Je suis assez partagé entre une grande admiration pour la captation d’une atmosphère poussiéreuse, gluante, étouffante et bornée et par le jeu d’acteurs légendaires tous excellents et, à l’inverse, par une certaine déception sur le scénario bien banal et moralisant et une mise en scène très théâtrale, les protagonistes ne cessant de se croiser comme il faut dans les endroits où il faut qu’ils soient. Je pensais et pense toujours que ce genre de défaut, dans un film est facile et fréquent lorsqu’il s’agit d’une adaptation théâtrale, mais je n’imaginais pas qu’il pût exister au cinéma.
Comment réussir… quand on est con et pleurnichard
mardi, août 19th, 2014Si le titre, Comment réussir… quand on est con et pleurnichard, du pénultième film réalisé (si l’on peut dire !) par Michel Audiard
est beaucoup moins intéressant que les premiers tournés (ah, la poésie baroque du Cri du cormoran le soir au dessus des jonques)
, le scénario a un peu plus de vivacité et d’allure et je crois bien que, sans atteindre des sommets, bien loin de les atteindre, les mésaventures du vendeur de Volcani, vermouth frelaté en proposant en prime un carillon Westminster immonde est un bien intéressant personnage minable.
L’alibi
mardi, août 19th, 2014Belle atmosphère.
Il ne faut pas du tout entrer dans l’intrigue policière, qui est à la limite de l’invraisemblable et qui n’offre pas beaucoup d’intérêt. L’alibi dont il s’agit et qui donne son titre au film est un procédé narratif cousu de fil blanc (j’admets que mon image est hardie et très excessive).
La marquise d’O
mercredi, août 13th, 2014Exercice de beau style.
Éric Rohmer ne déteste pas s’embarquer sur des vaisseaux sans réalité et dans des histoires sans vraisemblance. Des histoires nourries de hasards et de rencontres improbables. Ce qui compte pour lui, une fois les prémisses posées et le point de départ admis, c’est la cohérence des élans et des égarements du cœur et de l’esprit.
Shining
dimanche, août 10th, 2014Quantus tremor est futurus…
Comme toujours, on est entré dans la salle en se disant, comme pour tous les Kubrick qu’on avait déjà vus, on allait être déçu. Comme toujours on a été déçu parce que le film ne se pliait pas à ce qu’on pensait qu’il devait être (un film de science-fiction, une reconstitution historique, un film d’épouvante…). Comme toujours, quelques heures après la sortie de la salle on avait commencé à changer d’avis. Comme toujours on a vu et revu Shining,
comme on a vu et revu tous les autres…