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Louise Wimmer

jeudi, juillet 31st, 2014

Les pauvres gens.

Couvert de prix de la meilleure première œuvre (prix Louis Delluc, César, et plusieurs autres distinctions), Louise Wimmer m’avait accroché lors d’un premier passage sur Canal +, alors que je l’avais regardé en le prenant en marche et donc par bribes ; c’est quelquefois un peu ainsi qu’on se rend compte de la qualité d’un film (pas toujours, mais souvent) et je me souviens encore de dix minutes de regard sur Twin peaks pêchées au hasard de la diffusion de la série sur Canal +, jadis : la certitude qu’on est devant quelque chose d’intéressant, voire d’important.

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Jacquot de Nantes

mardi, juillet 29th, 2014

Certificat d’études.

Voilà un beau film tendre et pieux consacré à Jacques Demy comme une lettre amoureuse par celle qui fut sa compagne de vie et qu’il reçut pendant les derniers mois de sa brève existence, alors que pressé par les ravages du sida, il écrivait pour Agnès Varda les souvenirs d’enfance qui sont la matière de Jacquot de Nantes.

Il est inutile d’aller y mettre son nez si on n’apprécie pas le charme très particulier du cinéma de Demy, capables de ratages affreux et de réussites ailées. Et si, non plus, ou tout autant, on n’est pas sensible à la veine documentariste de Varda, celle de Daguerréotypes ou des Glaneurs et la glaneuse ; car, même si Jacquot de Nantes est une biographie filmée, le film est d’une grande fidélité à l’enfance du cinéaste disparu, à tout le moins à ses souvenirs. (suite…)

Elephant man

lundi, juillet 28th, 2014

Entre la lumière et les ténèbres.

Il est bien certain que lorsque l’on sortait de la salle de cinéma, en 1980, après qu’on avait vu la triste et larmoyante histoire d’Elephant man, on n’était pas très à l’aise mais on se demandait quelle était la part de la fiction d’épouvante et la part de la réalité vécue. Et comme on n’avait alors jamais entendu parler de David Lynch, qui n’avait alors réalisé que le confidentiel Eraserhead, on était très impressionné.

On l’est, il me semble, un peu moins aujourd’hui, même si la construction dramatique est parfaite et si réussie qu’est la photographie rigide, noirâtre, pluvieuse de Freddie Francis (qui s’essaya, avec la Hammer à quelques assez médiocres réalisations plus classiques). (suite…)

La fille du 14 juillet

dimanche, juillet 27th, 2014

artoff6634Jolie Truquette.

J’ai bien du mal à avoir une opinion sur le film, alors, lui mettre une note ! Ça frôle souvent le 0, ça n’atteint jamais le maximum mais il y a ici et là de petits éclairs de bouffonnerie délicieuse, des idées très drôles, une actrice principale (Vimala Pons) absolument ravissante (et au pseudo rigolo de Truquette) et surtout, de la part du jeune réalisateur (Antonin Peretjatko) – finalement pas si jeune que ça : 40 ans -, une telle volonté de sortir des sentiers battus et des ponts-aux-ânes habituels des sujets de société ou des drames sanguinolents qui font le gros des premiers films, que ça n’est pas antipathique du tout.

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Chacun cherche son chat

samedi, juillet 26th, 2014

Zincs de Paris.

C’est curieux, d’ailleurs, cette notion de « film-culte d’une génération » qui me paraît assez récente dans le paysage du cinéma. Je ne crois pas que des œuvres aussi significatives que Rendez-vous de juillet (1949) de Jacques Becker ou Les tricheurs (1958) de Marcel Carné aient eu ce statut. Le film qui me vient à l’esprit et qui, le premier, devient cette sorte d’objet d’adulation générationnelle, c’est Easy Rider (1969) de Dennis Hopper, à la suite de quoi des sectes de fidèles assidus se sont constituées.

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Amadeus

jeudi, juillet 24th, 2014

2286Trop de notes !

Je ne suis pas très mélomane, sans pour autant dire comme Voltaire (paraît-il) que la musique est le plus épouvantable de tous les bruits. Mais je reste assez froid aux raffinements de la composition et je me suis endormi régulièrement lorsque, pour de lourdes raisons sociales, je me suis retrouvé dans un fauteuil de la salle Pleyel ou d’une des salles de l’Opéra de Paris. C’est comme ça ; je n’en suis ni particulièrement fier, ni particulièrement honteux.

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Alexandre le bienheureux

lundi, juillet 21st, 2014

Surfait.

J’avais gardé un souvenir aimable d’Alexandre le bienheureux, qui s’inscrivait dans la veine rurale d’Yves Robert, après Ni vu, ni connu et La guerre des boutons (et il me semble même que Bébert et l’omnibus se passe en partie à la campagne). Revu l’autre jour, je me suis dit que ça n’avait pas bien passé les années et que, s’il n’en restait une sorte de préfiguration des idéologies de l’écologie et de la décroissance, on n’en parlerait plus guère. Mais, le film étant sorti sur les écrans au début de 1968, il est apparu après coup comme un éclairage de ce qui allait se passer dans certaines mouvances non-violentes, communautaires et libertaires. D’ailleurs, ce n’est sûrement pas faux ; je tiens depuis longtemps que les seuls qui peuvent avoir des visions d’avenir ne sont pas les scientifiques (les futurologues qui prédisent périodiquement des tas de trucs qui ne se réalisent jamais), mais les écrivains et les artistes…

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L’année du dragon

samedi, juillet 19th, 2014

Le lotus étoilé.

Film construit de façon assez baroque, très bariolée, ne reculant pas devant les flamboyances et les excès, mais drôlement haletant et sans longueur, alors qu’il dure deux heures et quart. L’année du dragon a, paraît-il, reçu de vifs reproches de la vertueuse doxa critique, qui l’a jugé affreusement raciste, tout ça parce que le film présente, sous un aspect assez répugnant, les magouilles de la mafia chinoise entre Hong-Kong et New-York.

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Ho !

mercredi, juillet 16th, 2014

L’adolescence éternelle.

Tout de même, le cinéma de Robert Enrico est assez particulier, maladroit, mais très attachant, comportant des balourdises souvent risibles, des dialogues mal fichus, des tas d’invraisemblances et de naïvetés, mais finissant toujours par intéresser et à retenir l’attention. Il me semble que Ho ! est plein de ces caractéristiques, agace et irrite plutôt au début mais laisse in fine une impression agréable, qui n’est pas seulement due au talent et aux thèmes musicaux de François de Roubaix.

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Netchaïev est de retour

vendredi, juillet 11th, 2014

Les lendemains qui déchantent.

Eh non, ce n’est pas très bon, malgré un titre qui, par ses résonances lourdes, sa référence à un révolutionnaire professionnel compagnon de Bakounine et inspirateur de Lénine, son côté d’apparence fatidique, promettait beaucoup mieux. D’autant que Jacques Deray, Jorge Semprun, Yves Montand, Claude Bolling, ça pouvait faire un film solide. Et que l’image du retour d’un terroriste disparu depuis plusieurs années au milieu de ceux avec qui il a milité pour la Révolution violente et qui vivent désormais une existence apaisée, souvent confortable est assez excitante (voir, s’il en est besoin, Cavale, de Lucas Belvaux).

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