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Mon meilleur ami

mardi, novembre 24th, 2009

Trop de rose, pas assez de noir…

On aimerait aimer sans réserve ce film de Patrice Leconte, cinéaste qui aime le cinéma, qui ne recule devant aucun sujet, qui fourmille d’idées, qui jubile de filmer des acteurs et des situations, qui n’hésite pas à prendre des risques, assez souvent à se casser la gueule, et tout aussi souvent à donner une jolie œuvre chaude que l’on aime revoir…

On aimerait aimer Mon meilleur ami et, de fait, on a du plaisir à regarder cette petite comédie mais à aucun moment on ne ressent un peu davantage que de la sympathie pour ce qui aurait pu être quelque chose de grave et de poignant. C’est trop gentil, trop classique, trop consensuel, trop prévisible, avec moments un peu tristes et, juste ensuite, images  plutôt enquiquinantes de braves gens récompensés au bout du compte. (suite…)

Nous irons à Monte-Carlo

lundi, novembre 23rd, 2009

145958Ça tire à la ligne…

Heureusement, ça s’est arrêté là ; car si après le très sympathique et réussi Nous irons à Paris et l’assez pesant Nous irons à Monte-Carlo, il y avait eu un Nous irons à Pampérigouste, puis un Nous irons à Raddon-et-Chappendu, le chemin de croix eût été terrifiant. (suite…)

La fille à la valise

vendredi, novembre 20th, 2009

Bien-pensance de gauche

J’irai bien moins loin dans l’enthousiasme que la plupart des admirateurs et ma note ne dépasse la moyenne que grâce à la luminosité extrême des lieux filmés – la grande demeure patricienne de Parme, les plages adriatiques immenses du côté de Rimini – et à la perfection de la beauté et du jeu des deux principaux protagonistes, Lorenzo (Jacques Perrin) et Aïda (Claudia Cardinale).

C’est bien, c’est magnifiquement filmé (et, par ailleurs, présenté dans une édition impeccable), mais enfin, à mes yeux, ça n’accroche pas trop, infiniment moins, en tout cas que bien des films italiens tournés à peu près à la même époque, et notamment Le fanfaron, qui est aussi un récit de rencontre, mais moins romanesque, si l’on veut et moins rebattue. (suite…)

24 portraits d’Alain Cavalier

mercredi, novembre 11th, 2009

12PORTRAITSW0093151_COV4_2424_NEWTVLeçon de choses.

Voilà deux colliers aux perles disparates et inégales, mais bien agréables à regarder. Vingt-quatre portraits de femmes, de leurs mains et de leurs yeux, des outils qu’elles utilisent. Le singulier cinéaste qu’est Alain Cavalier possède un don rare : l’empathie du regard, avec les gens, les objets, les lumières, et c’est peu dire qu’avec deux images, trois sons et quelques mots, il parvient à capter l’attention. (suite…)

La Ronde

dimanche, novembre 1st, 2009

Passons aux choses sérieuses !

La belle édition attendue est enfin arrivée et il devient possible de parler des films de Max Ophuls sans d’abord devoir pester contre les saligauds qui ne nous donnaient que des images floues et rances et les saligauds pires encore qui ne nous donnaient rien du tout, nous obligeant à acheter des films aux sous-titres anglais inenlevables. (suite…)

Étoile sans lumière

dimanche, octobre 25th, 2009

« Aucune origine n’est belle.« 

Le titre qu’on peut juger un peu énigmatique que je donne à ce fil se comprendra mieux dès lors qu’on saura qu’Étoile sans lumière, réalisé fin 1945 a vraisemblablement inspiré (mais de quelle façon, et par quel cheminement !!!) l’extraordinaire Chantons sous la pluie de 1952, puisqu’il s’agit, dans l’un et l’autre film, de la difficile adaptation au cinéma parlant (qui, à ses débuts, fut aussi beaucoup un cinéma chanté) de grandes vedettes féminines du cinéma muet, dont la voix ne passait pas le microphone. (suite…)

Docteur Jivago

samedi, octobre 24th, 2009

Trop étasunien.

Je n’avais pas vu le film depuis sa sortie en France, en 1966 ; malgré des réticences, j’y avais été traîné par une petite amie qui commençait à me lasser sérieusement (en fait, que je ne supportais plus), ce qui m’avait naturellement entraîné à dévaloriser ce que j’avais vu, reportant sur Docteur Jivago une hargne et un ennui injustifiés.

Ces considérations aussi personnelles qu’oiseuses faites, que dire aujourd’hui d’une œuvre que je persiste à trouver trop longue, bien que je ne m’y sois pas une minute ennuyé, durant cette après-midi pluvieuse ?

 

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Conte d’automne

dimanche, octobre 18th, 2009

Conte_d_automneUne saison réussie.

Le quatrième des Contes des quatre saisons d’Éric Rohmer, quatrième à la fois dans l’ordre chronologique des tournages et dans celui de ma propre vision, me semble assez largement supérieur aux trois premiers et, à mes yeux, n’est pas loin d’atteindre la grande qualité, sans parvenir, bien sûr, à égaler Ma nuit chez Maud et Le genou de Claire. (suite…)

Marty

dimanche, octobre 11th, 2009

Sensible et tendre

Quel film frais, attachant, émouvant aussi, souvent et quel beau rôle pour Ernest Borgnine, qui fut justement couronné d’un Oscar, alors que, dans sa longue et abondante carrière, il n’a jamais occupé le premier rang… Belle interprétation, aussi, de Betsy Blair, qui se noya ensuite dans des productions moins réussies…

Dans l’Amérique heureuse de 1955, sûre d’elle-même, confiante, optimiste, animée d’un formidable dynamisme, qui a gagné la Guerre et, malgré la Corée, n’a pas commencé à s’enliser sur toutes les terres d’Asie, il y a ce coin italien du Bronx, populaire et paisible où de braves gens sans histoire vivent des jours simples, encore marqués par l’empreinte de la Sicile ou de la Campanie : soutien familial, pratique religieuse et obligation faite à tous de fonder une famille… (suite…)

Un homme marche dans la ville

mardi, septembre 29th, 2009

Mélodrame naturaliste.

Une œuvre vilipendée conjointement par le Parti Communiste, la C.G.T. et la Centrale Catholique du Cinéma peut-elle être absolument médiocre ? Sûrement pas ! Et Un homme marche dans la ville est, de fait, un sacré bon film, prenant, triste et désespérant, construit sur l’histoire simple d’un couple mal assorti, d’une frustration féminine à la limite de l’hystérie et d’une méprise policière… Tout cela est un peu mélodramatique, mais le côté conventionnel de l’anecdote est effacé par la qualité de la réalisation et du parti original de filmer Le Havre de 1950…. (suite…)