Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Le port de l’angoisse

mercredi, janvier 2nd, 2013

Drôle d’endroit pour une rencontre.

Si le film n’était celui où se sont rencontrés, découvert, aimés un couple, légende vivante du cinéma, Humphrey Bogart et Lauren Bacall, qu’en resterait-il ? Le supplément du DVD indique que Howard Hawks avait fait avec Ernest Hemingway une sorte de pari, celui d’adapter ce qu’il considérait son plus mauvais roman, En avoir ou pas. Et de fait, et malgré la transposition de l’intrigue, qui abandonne Cuba et des clandestins chinois pour la Martinique et des résistants français, l’histoire est d’une grande insignifiance et se traîne sans jamais accrocher. (suite…)

Le Hobbit : un voyage inattendu

mardi, janvier 1st, 2013

Stupéfiant !

Je me suis assis tout à l’heure dans une salle de cinéma dotée de tous les prestiges (et les mirages !) de la haute technologie d’aujourd’hui : un écran très large, des haut-parleurs dans tous les sens (dessus, dessous, derrière, à gauche, à droite) et, sûrement une projection numérique. Pour la première fois de ma vie, j’ai posé sur mes bésicles une épaisse paire de lunettes parce que le film était diffusé en 3 D. J’étais bien sceptique sur le procédé et me serais volontiers passé de l’innovation, mais la salle proche de chez moi où Le Hobbit était projeté n’offrait pas d’alternative. (suite…)

L’arnaqueur

dimanche, décembre 30th, 2012

18455729L’eau grise.

L’eau grise, insidieuse, calme et inarrêtable qui monte sans discontinuer. Qui ne laisse pas la moindre espérance. Un désastre, en fin de compte. Bien pire, en fin de compte que dans L’homme au bras d’or, film sur la dépendance à la drogue et sur le talent pour le poker. Car L’arnaqueur n’est pas un film sur le jeu de billard, malgré ses regards presque documentaires sur ces salles sombres, enfumées, alcoolisées où se jouent des paris de plusieurs milliers de dollars au cours de parties qui durent des journées entières. (suite…)

Les deux tours

dimanche, décembre 30th, 2012

Épisode intermédiaire décisif.

Eh bien, ça m’arrache le cœur de le reconnaître, mais je me suis planté en écrivant, sur le premier épisode, La Communauté de l’anneau, que le second était moins réussi. Ceux qui n’étaient pas de mon avis ont  bien raison de valoriser Les deux tours que j’ai trouvé, à la revoyure, beaucoup plus subtil, intelligent et habile que je ne me le rappelais. (suite…)

La chair et le sang

samedi, décembre 29th, 2012

Cruautés, outrances, excès de qualité.

Long carnage sanguinolent peut-on dire… Et, en même temps cheminement violent, jamais lourd ni pesant vers un demain qui ne sera guère meilleur qu’aujourd’hui… Peu de films font ressentir autant que celui-là la dureté de l’époque balbutiante qui s’édifie sur les décombres du Moyen-Âge et qui va, pendant plusieurs siècles encore, s’incruster au milieu de l’Europe…

Si Verhoeven titre, à la fin de son générique 1501 – Quelque part en Europe, cette Europe-là est sûrement celle des terres mal gouvernées des confins de l’Empire romain germanique, possiblement dans l’Italie du Nord (le patronyme Arnolfini, qui est celui du potentat du coin est typique). Ravagée par l’absence d’État, par la peste et les Grandes compagnies, la contrée vit dans l’entrechoc des bandes qui le ravagent, mélange de reîtres et de ribaudes qui se vendent au plus offrant et dévastent au hasard de leurs errances tout ce qui peut leur permettre de survivre. (suite…)

La peau douce

lundi, décembre 24th, 2012

Un Truffaut d’excellence.

Si l’on en croit Serge Toubiana, qui intervient en préambule sur le DVD,  La peau douce a été, à sa sortie, un échec public et critique. On se demande bien pourquoi, tant cette histoire triste, simple et prenante, interprétée à la perfection par Françoise Dorléac et Jean Desailly avait tout pour séduire dès 1964. Qui en contesterait aujourd’hui l’extrême qualité ?L’histoire a été écrite, paraît-il, en quelques semaines, rassemblant les fils ténus et disparates de bribes d’expériences vécues par Truffaut ou ses amis, d’une affaire criminelle qui avait défrayé la chronique, et de la pure fiction. On ne dirait pas que ce soit aussi composite tant il y a de souplesse et d’élégance, tant de véracité et de cohérence dans ce récit mauve et gris de deux fragilités qui se rencontrent par une suite de hasards rares, mais en rien invraisemblables et qui vont cahin-caha vers une fin douloureuse. Je regrette simplement un peu le côté emphatique, théâtral de l’assassinat terminal par la femme trompée (Nelly Benedetti), qui aurait pu être moins inutilement spectaculaire, voire ne pas intervenir, le gâchis des vies menées par les trois personnages principaux étant déjà suffisant. (suite…)

Une femme par jour

dimanche, décembre 23rd, 2012

mediaCinéma de quartier.

Il y avait longtemps que je ne m’étais pas adonné aux troubles délices de la nanardise cinématographique, ce vice impuni qui m’a saisi il y a longtemps, et dont je ne parviens pas à me débarrasser. En achetant chez l’exploiteur René Château Une femme par jour, je faisais voler en éclat mes résolutions les plus fermes et, tel Jacques Brel rejetant toute sagesse pour beugler le retour de Mathilde, je me jetais dans le vice sus énoncé avec volupté. (suite…)

Les sept mercenaires

vendredi, décembre 21st, 2012

Un bon film de genre.

Pour n’avoir jamais vu (jusqu’alors ; l’oubli est désormais rattrapé) le film japonais, j’ignore en quoi Les sept mercenaires s’éloignent ou se rapprochent des Sept samouraïs ; je peux tout de même supposer que l’étrangeté nippone, l’éloignement dans l’espace, dans le temps et dans l’imaginaire permettent de supporter incohérences et invraisemblances des aventures de cet agglomérat douteux de baroudeurs et de marginaux voués à défendre une communauté mexicaine ahurie, éberluée et peu attachante. Prémisses douteuses au demeurant. (suite…)

Les neiges du Kilimandjaro

mardi, décembre 18th, 2012

Légende des siècles.

Prévenu par une critique réticente, je n’ai pas acheté Les neiges du Kilimandjaro pour compléter le gros coffret Guédiguian (15 titres) dont j’ai, au cours de l’année passée chroniqué 9 films, dans l’ordre chronologique de réalisation, à la seule notable exception du Promeneur du Champ de Mars, qui se situait hors de l’habituelle atmosphère de Marseille. Mais Les neiges sont passées il y a peu sur Canal+ ; il m’aurait paru absurde de ne pas regarder. (suite…)

L’homme qui voulait vivre sa vie

samedi, décembre 15th, 2012

Passage au drame.

Je ne peux pas dire que je me sois ennuyé à la vision de ce film à l’intrigue compliquée, quoique lisible, mais je ne peux pas dire non plus que dans un mois, dans un an je me souviendrai de l’avoir vu.

Ça commence effroyablement mal, comme un de ces sujets de notre société malade, des états d’âme de la classe moyenne supérieure : réussite professionnelle, érosion du couple, fausse chaleur de pseudos amitiés, inquiétude pour les enfants. (suite…)