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Le retour du grand blond

jeudi, juillet 5th, 2018

Accablant. Inadmissible.

Je sais bien que tout le monde doit payer ses impôts, honorer ses pensions alimentaires, prévoir pour ses vacances, accumuler pour ses vieux jours et que, lorsqu’on a eu la chance de déterrer un filon qui peut rapporter gros, il est bien difficile de résister à la tentation. L’immense succès (à peine mérité à mes yeux) du Grand blond avec une chaussure noire reposait sur la mélodie de Vladimir Cosma interprétée à la flûte de Pan par Gheorghe Zamfir et la magnifique chute de reins de Mireille Darc dévoilée par la robe de Guy Laroche. Ah… il y a aussi des gens, paraît-il qui apprécient l’histrion Pierre Richard : tous les mauvais goûts sont dans la nature. (suite…)

Ces dames aux chapeaux verts

mercredi, juillet 4th, 2018

Jurassic park.

Quand les enfants sages lisaient avant tout ce que leurs parents avaient lu, Jules Verne ou Fenimore Cooper, aucun d’entre eux ne pouvait avoir passé au travers de cet immense succès de librairie qui s’appelait Ces dames aux chapeaux verts. Pour son premier roman, son auteur, Germaine Acremant, issue de la bonne bourgeoisie provinciale artésienne et née elle-même à Saint-Omer remportait le pompon : avec les innombrables éditions et rééditions, un million et demi d’exemplaires et des traductions en 25 langues. Une gentille, aimable, délicieuse satire des mœurs provinciales, rien qui puisse choquer, mais du mouvement, de la gaieté, de la fantaisie et, en fin de compte, une histoire qui, après bien des péripéties, finissait le mieux du monde, permettant aux amoureux, timides ou plus émancipés, de se trouver et de voguer vers les doux bonheurs des hyménées réussies. (suite…)

La chambre verte

mardi, juillet 3rd, 2018

Ennuyeux comme une agonie.

Il y a longtemps qu’on sait que François Truffaut a fait alterner, dans sa longue filmographie, le meilleur et le pire. À côté des réussites éclatantes des Quatre cents coups, de La peau douce, de Baisers volés,voire de La nuit américaine ou de Vivement dimanche !, il y a des trucs absolument incongrus, ennuyeux, ridicules. Jusqu’à présent, je classais au sommet de ces ratages Jules et Jim (film pourtant adulé par beaucoup) ou Fahrenheit 451. Je ne pensais pas que le docte imprécateur des Cahiers du cinéma pouvait faire pire. Voilà que je suis parvenu au fin fond du bric-à-brac : La chambre verte. Mais quelle purge ! (suite…)

Mission impossible

jeudi, juin 28th, 2018

Il n’y a plus d’après…

On tombe de haut lorsqu’on s’attendait à retrouver avec le même plaisir – peut-être encore accru, grâce au talent de Brian De Palma – l’esprit de la formidable série qui a enchanté les petits écrans de 1966 à 1973, sous la houlette de Bruce Geller. On a, avec Mission impossible un objet bien boursouflé, qui n’a rien à voir avec la série qu’on a aimée et qui est d’une complexité scénaristique telle qu’on a été contraint de relire deux fois le résumé fort complet qu’en donne Wikipédia pour y retrouver ses petits. Je veux bien admettre que lorsque j’admirais les exploits de Peter Graves, de Martin Landau et consorts et les formes de Barbara Bain, j’avais 50 ans de moins et un esprit assurément plus vif qu’aujourd’hui où il commence à sérieusement s’embrumer… Mais tout de même !! (suite…)

Émile l’Africain

mercredi, juin 27th, 2018

De l’audace, encore de l’audace…

Alors âgé de quatre ou cinq ans (disons six), j’ai vu Émile l’Africain lorsque le film est passé dans ma petite ville provinciale et, si je ne me rappelle pas du tout l’intrigue, je me souviens que nous en étions sortis, ma mère, mon frère et moi, assez glacés d’ennui, personne n’osant dire ouvertement qu’il avait trouvé ça minable. C’est que quoi que ce soit avec Fernandel passait pour être alors porteur d’une intense rigolade et d’un très bon moment sans souci. (Un peu comme Louis de Funès plus tard). (suite…)

Mariages !

mardi, juin 26th, 2018

L’invention du Zéro.

Valérie Guignabodet a tourné quatre films de 2002 (Monique) à 2009 (Divorces). Elle n’en tournera plus puisqu’elle est morte en 2016, à l’âge normalement encore possible de 50 ans. Ce décès a certainement endeuillé sa famille, ses proches, son coiffeur et sa manucure, mais il n’a pas été une grande perte pour le cinéma français, bien que la dame ait recueilli un certain succès public, de ceux qui n’ont rien de durable. Il faut d’ailleurs le secours des chaînes secondaires qui remplissent ainsi leurs cases vides du dimanche soir ou, sans doute, la boutique ennuyeuse d’un soldeur de DVD périphérique pour qu’on puisse se rappeler que ce genre de films que la dame a tourné ait pu figurer un moment à l’affiche. (suite…)

Le cerveau

samedi, juin 23rd, 2018

Bien ramolli.

Je pourrais presque reprendre – en pire – sur ce Cerveau ce que j’ai écrit il y a quelque temps sur La grande vadrouille : comment ai-je pu trouver ça drôle et enlevé lorsque j’ai vu le film sur grand écran ? Et encore… J’avais à peine plus de 20 ans, la salle devait être secouée de rires et le film, après les grands succès de Gérard Oury auparavant (La vadrouille donc mais aussi Le corniaud) partait avec un avantage très déterminé. Mais il me semble bien que dans les quelques années qui ont suivi, à la télévision, j’ai essayé de ne jamais rater une des nombreuses rediffusions qui assuraient d’ailleurs à la chaîne programmatrice un audimat du tonnerre de Dieu. (suite…)

Les nerfs à vif

vendredi, juin 22nd, 2018

La haine qui rôde.

Une ville anonyme, sans intérêt apparent, du sud des États-Unis, peut-être la Floride. Une famille prospère, sans aspérité particulière. Le père, Sam Bowden (Gregory Peck), est avocat, sa femme, Peggy (Polly Bergen) semble rester au foyer, leur très jeune fille, à peine adolescente, Nancy (Lori Martin) paraît être une adolescente sans histoire. Ils ne sont ni antipathiques, ni particulièrement sympathiques, mais on devine dès l’abord que Sam l’avocat est un procédurier enquiquinant, un peu retors et sans doute peut prendre ici et là dans l’exercice de son métier quelques libertés avec la loi. Fait son apparition dans la bourgade un drôle de type à l’œil acéré et à la bouche mauvaise, Max Cady (Robert Mitchum). Il ne se cache pas : il vient de purger une peine de 8 ans de prison pour agression sexuelle qui lui a été infligée notamment du fait du témoignage de Bowden (tout cela est un peu trouble et flou). (suite…)

En guerre

mardi, juin 19th, 2018

« Tout le monde a ses raisons ».

On est presque à la fin du film. Les ouvriers d’une usine de sous-traitance automobile d’Agen, qui va fermer pour manque de rentabilité en laissant 1100 personnes sur le carreau sont parvenus, après plusieurs mois de grève et d’actions quelquefois violentes, à arracher la réunion de la dernière chance. Le chef de file des grévistes, Laurent Amodéo (Vincent Lindon) ne supporte bientôt plus le discours policé et hermétique de ses interlocuteurs du patronat et apostrophe directement le PDG allemand (Martin Hauser) de la multinationale en parlant de la vie des ouvriers et des familles qui va être détruite par la fermeture de l’usine. Et le grand patron de lui opposer la loi internationale du Marché et de lui dire, substantiellement, Je vis dans un monde où cette loi s’applique. C’est dans ce sens que je titre ce message Tout le monde a ses raisons, une des phrases favorites de Jean Renoir. (suite…)

Hier, aujourd’hui et demain

dimanche, juin 17th, 2018

Les malheurs de Sophia.

Je n’attache pas énormément de poids aux distinctions que s’entre-attribuent à foison les professionnels de la profession, les Oscars, Césars, Palmes d’Or, Ours du même métal et tout le toutim mais je ne les voue pas pour autant aux ténèbres extérieures. Et puis les prix obtenus comme réalisateur par Vittorio De Sica ont couronné des films si éclatants (SciusciaLe voleur de bicycletteMiracle à MilanLe jardin des Finzi-Contini) que je ne pouvais qu’être favorablement disposé pour Hier, aujourd’hui et demain qui reçut l‘Oscar du meilleur film étranger à Hollywood en 1963.

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