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Music lovers

mardi, décembre 4th, 2012

Baroque impur.

Comment noter avec mesure et objectivité, avec des arguments raisonnables, un film qu’on n’avait vu qu’une fois, à sa sortie, il y a 40 ans, et qu’on vient de revoir ? Un film qui avait laissé une impression si forte, dont certaines images étaient tellement ineffaçables qu’on a espéré les revoir depuis de longues années et qu’on a acquis le DVD avec une sorte de fièvre impatiente ? (suite…)

Bob le flambeur

vendredi, novembre 30th, 2012

Du crépuscule à l’aube…

Ce qui est très frappant dans ce film, c’est le mélange parfaitement maîtrisé et séduisant d’un naturalisme, d’un réalisme qui donne quelquefois l’impression qu’on assiste à un reportage sur le Pigalle des années Cinquante, et d’une intrigue enrichie de tous les poncifs romanesques possibles et imaginables sur la pègre : addiction au jeu, amitiés viriles entre truands, mollesse véreuse de la petite garce, relation père/fils de l’ancien et du jeune marlou, relations bizarres entre le policier et ses proies, trahison et duplicité du salopard, etc. (suite…)

Compartiment de dames seules

dimanche, novembre 25th, 2012

Théâtre filmé de qualité.

Le titre du film paraîtra peu compréhensible à ceux qui ignorent que, dans un passé pas si lointain (mais que je ne puis dater), les compagnies de chemin de fer proposaient aux dames qui craignaient d’être importunées la possibilité de voyager sans qu’un homme pût les déranger. À dire vrai, ça n’a pas, en l’espèce, une importance déterminante, si ce n’est que cette particularité permet d’identifier les protagonistes du vaudeville.

Vingt ans avant son mariage, célébré en grandes pompes avec la jeune Nicole (Janine Merrey), l’homme du monde Robert de Mérinville (Armand Bernard) a, dans la précipitation d’un voyage de Paris à Versailles, par un jour de grand orage, couché avec une inconnue, saisie par la peur du tonnerre et des éclairs dans un de ces fameux compartiments. (suite…)

Arrête moi si tu peux !

samedi, novembre 24th, 2012

aff2Bien sympathique.

Il paraît que Arrête moi si tu peux est un film tiré de faits authentiques, ce qui peut faire sourire, tant l’invraisemblance de nombre de péripéties me semble davantage issue de la mégalomanie habituelle des Étasuniens et d’un certain esprit d’emphase propre aux super-héros et autres personnages mythiques qui semblent dotés à la fois de l’ubiquité et d’une veine invraisemblable… Disons que, sans doute, et pour les besoins d’une édition de la biographie du modèle de Léonardo DiCaprio, chacun a voulu jouer le jeu et ne pas démonter les billevesées et assertions fantasmagoriques d’un habile escroc, qui ferait passer notre Arsène Lupin pour un amateur… (suite…)

L’homme aux cent visages

mercredi, novembre 21st, 2012

Délicieuse comédie.

L’ingéniosité, l’inventivité, la canaillerie souriante des escroqueries est vraiment délicieuse. Et même si le film n’est pas du niveau d’ Une vie difficile, du Fanfaron, des Monstres de Parfum de femme, de Fantôme d’amour, de Valse d’amour, on se demande pourquoi Dino Risi paraît ne pas figurer au panthéon des grands, des très grands réalisateurs du cinéma de tous les temps et de tous les pays, la renommée, idiote et aveugle le confinant souvent au second rang. (suite…)

Pulsions

dimanche, novembre 18th, 2012

Panne d’ascenseur.

L’histoire est originale, c’est quelquefois filmé avec une grande virtuosité (le jeu de rencontre dans le musée, l’agression au rasoir dans l’ascenseur) mais après la première demi-heure et la mort violente de Kate Miller (Angie Dickinson), ça commence à patauger de plus en plus laborieusement et la série de révélations des dix dernières minutes est particulièrement vaseuse. (suite…)

Amour

samedi, novembre 17th, 2012

Chaque âge a ses plaisirs.

Dans la salle parisienne où nous sommes allés voir le film, hier, ma femme et moi, nous semblions être des galopins malgré notre pimpante soixantaine avancée. J’exagère à peine, mais il est de fait que ne se pressaient pas là de jeunes actifs tourbillonnants et moins encore d’adolescents amateurs d’effets spéciaux. (suite…)

Vivement dimanche !

samedi, novembre 17th, 2012

vivmeentBien enlevé.

Je dirais volontiers que Vivement dimanche est un film noir cousu de fil blanc et, au delà de la facilité du jeu de mots, je trouve que ça n’est pas faux du tout et que c’était précisément ce que voulait faire François Truffaut, comme une sorte de parenthèse, de facilité qu’il s’était accordée. Et puis, vivant avec Fanny Ardant, j’imagine qu’il voulait la montrer dans toutes les facettes de son talent, et, après le drame de La femme d’à côté, la parodie de thriller sombre était une occasion de changer de registre, réussie, à dire le vrai. (suite…)

Casino Royale

vendredi, novembre 9th, 2012

Trop c’est trop !

Oui, c’est bien ça : il y a trop de tout : trop de stars au générique, trop de péripéties foldingues, trop de jolies filles, trop de personnages incongrus, trop de péripéties adjacentes, trop de couleurs, trop de psychédélisme. (suite…)

À la place du cœur

vendredi, novembre 9th, 2012

Du cœur, mais dans tous les sens.

Si sympathique, dense et argumenté qu’est le plaidoyer de Laurent Roth, qui présente le film et s’insurge contre le mauvais accueil que lui a fait la critique, qui avait été séduite par Marius et Jeannette, si attachant et chaleureux qu’est À La place du cœur, le film n’est sûrement pas un des meilleurs Guédiguian.

L’histoire est plutôt jolie, pourtant, de ces deux enfants de Marseille qui s’aiment depuis l’enfance, elle blanche, lui noir, l’un et l’autre enfants de familles amies et solides, qui font un bébé et qui vont se trouver confrontés à de sacrées vicissitudes.

Mais c’est là que ça se gâte : ces vicissitudes sont absolument extérieures à l’atmosphère majeure du film : on y voit la patte d’un policier raciste qui, pour un viol prétendument commis par le héros sur une jeune femme de Sarajevo, se retrouve en prison.

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