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Elena et les hommes

lundi, octobre 22nd, 2012

Demi-réussite.

L’excellent supplément du DVD, intitulé « Elena, le rêve américain de Jean Renoir », me semble, grâce aux interventions de Pascal Mérigeau et d’Olivier Curchod notamment, expliquer pourquoi Elena et les hommes n’est pas un film vraiment satisfaisant. Ou à tout le moins pas aussi satisfaisant que l’éclatante réussite de French Cancan, deux ans auparavant pouvait le laisser espérer ; et alors même que le thème choisi, l’insouciante fin du 19ème siècle, la qualité de la distribution et le savoir-faire de Renoir paraissaient inscrire Elena et les hommes dans une brillante continuité. Mérigeau et Cruchod expliquent fort bien que le réalisateur, devenu citoyen des États-Unis en 1945 et qui avait vainement espéré connaître un succès international en s’installant à Beverley Hills dès le début de 1941, effectuait en ce sens une dernière tentative. (suite…)

Edward aux mains d’argent

vendredi, octobre 19th, 2012

Bien des qualités, mais…

Je n’ai rien à reprendre de ce qui a été écrit, ici et là sur le caractère magique du film et je l’ai regardé  avec toute la sympathie qu’il mérite. Mais précisément, c’est là que le bât me blesse un peu : la démonstration est si lumineuse et les caractères si joliment tranchés qu’on se croit assez volontiers dans un univers à la Disney, avec le juste-ce-qu’il-faut de décors affreux, de toiles d’araignée, d’escaliers aux marches gluantes, de portes massives bardées de ferrures hostiles… et, naturellement de maisons acidulées, de pelouses impeccables et de mièvreries diverses. (suite…)

Les aventures d’Arsène Lupin

lundi, octobre 15th, 2012

Délicieux !

Eh bien voilà, c’est fait, et puisque Les aventures d’Arsène Lupin sont sorties dans une excellente édition Gaumont (aux images et couleurs remarquablement belles), nous pouvons reprendre ici même ce qui avait été dit naguère : Robert Lamoureux a été un Lupin remarquable, avec juste le zeste de gouaille qu’il fallait, mais aussi plein de charme, d’assurance, de désinvolture, d’élégance. (suite…)

La maison du Maltais

dimanche, octobre 14th, 2012

La fille du Bédouin.

Voilà un bien intéressant mélodrame, à base de filles perdues rédimées par l’Amour, d’exotisme, de sacrifices de toute sorte, de retrouvailles après disparitions, de nobles sacrifices, de personnages crucifiés par la dureté de la vie, par toute cette tambouille délicieuse qui fait les bonnes histoires et les films où l’on ne s’ennuie pas un instant. (suite…)

Madame porte la culotte

mercredi, octobre 10th, 2012

29954Terriblement daté

J’avais conservé un souvenir sympathique de Madame porte la culotte, malgré son titre épouvantable (mais le titre anglais, Adam’s ribLa côte d’Adam, ne vaut pas mieux) et j’avais envie de revoir le couple mythique du cinéma étasunien de jadis, Spencer Tracy et Hepburn, couple d’amants fantasques qui a duré vingt ans, malgré les très nombreuses aventures intercalaires (si je puis dire) survenues pendant ce temps. (suite…)

Entre onze heures et minuit

mardi, octobre 9th, 2012

Décevant

Ça n’a pas beaucoup d’intérêt, ou un seul intérêt anecdotique pour qui n’est pas passionnément intéressé par ce cinéma français des années 40-60 ; j’ai apprécié, parce que les acteurs, l’atmosphère, les décors, les dégaines, l’esprit de l’époque me sont chers… mais je ne conseillerais pas ce Decoin à qui voudrait un bon film de la période. Cela étant, il y a toujours un plaisir infini – pour moi, en tout cas – à voir Jouvet, bien sûr, mais aussi les seconds rôles (donc Robert Vattier, le M. Brun de la Trilogie) des années Cinquante et Soixante, de retrouver, au coin d’un plan, les rues et les coutumes d’un monde disparu…

Et, évidemment, c’est à mille lieux d’un Quai des Orfèvres : ça ne joue pas du tout dans la même catégorie…

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Diamants sur canapé

dimanche, octobre 7th, 2012

La grâce à l’état pur.

Je dois dire que c’est le gracieux minois d’Audrey Hepburn dispensé à l’envi sur tous les murs de la Capitale, à l’occasion de l’exposition à l’Hôtel de Ville Paris vu par Hollywood et qui représente l’actrice dans Charade, je crois, c’est ce gracieux minois qui m’a donné l’idée de regarder Diamants sur canapé. (suite…)

Les grands ducs

jeudi, octobre 4th, 2012

Cabotins pathétiques et merveilleux…

Je n’ai pas pour Les grands ducs la même tendresse que Patrice Leconte qui, dans le commentaire parlé de son film dit fortement combien il a été heureux de le tourner (soit dit en passant, quelle merveille, dans les DVD, ces commentaires de réalisateur qui fourmillent d’anecdotes, donnent leurs intentions, éclairent sur les lieux de tournage, ou un travers des acteurs…. quelle merveille, même si dans celui des Grands ducs, Leconte fait un lapsus rigolo en appelant consciencieusement son héroïne, l’actrice fofolle jouée par Catherine Jacob, Carla Milo, ainsi nommée sur toutes les affiches filmées, mais Sandra Milo, qui fut une pulpeuse actrice italienne…). (suite…)

Les rendez-vous de Paris

mardi, octobre 2nd, 2012

Exercice de style.

Mon 4/6 est assez bienveillant, au regard des plus réussis des Rohmer qui vont évidemment chercher beaucoup plus loin, lorsque, évidemment, on apprécie ce style si particulier, à la limite de l’artifice, mais tellement intelligent et raffiné. Ce film là, ces Rendez-vous-là, c’est vraiment un exercice de style, une jolie digression, afin de ne pas perdre la main, après la série des Contes des quatre saisons, et avant d’aller voir un peu dans un cinéma plus engagé, celui de L’Anglaise et le duc. (suite…)

La charge héroïque

mardi, octobre 2nd, 2012

Elle portait un ruban jaune…

Quelle idée idiote de ne pas avoir traduit en français le titre originel, Elle portait un ruban jaune et d’avoir baptisé le film de John Ford La charge héroïque, alors qu’il n’y a pas de charge, et encore moins d’héroïsme, mais une simple roublarde opération de commando nocturne qui suffit à égayer d’impressionnables Indiens cheyennes et à valoir à la triomphante cavalerie étasunienne des lauriers faciles !

Oui, le titre originel, qui était bien plus romanesque et charmant, chanson de marche traditionnelle, comme pouvait l’être notre Auprès de ma blonde aurait bien mieux convenu à un film dont l’absence d’intrigue est absolument remarquable, et qui figure pourtant, à l’opinion commune, parmi les westerns du plus haut niveau… (suite…)