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Stromboli

lundi, septembre 24th, 2012

Que faire d’un volcan ?

Roberto Rossellini reçoit en 1948 une lettre d’Ingrid Bergman, déjà grande star, qui a beaucoup admiré Rome, ville ouverte et Paisa. Le réalisateur allie une immense rigueur intellectuelle et artistique à un goût débridé du plaisir. Qu’est-ce qui peut arriver, à ces deux-là dont les mariages sont déjà flageolants ?

On ne m’ôtera pas de l’idée que l’image du volcan, métaphore de la passion, s’impose dès l’abord au réalisateur. Reste à en tirer un film. (suite…)

Camille redouble

dimanche, septembre 23rd, 2012

Allez-y, c’est très bien !

Voilà un film réussi, tendre, drôle, émouvant, charmant, intelligent… Je ne dis pas que je me le rappellerai dans dix ans comme un des sommets de ma vie de cinéphage, mais je suis sorti de la salle avec beaucoup de satisfaction et guère de reproches aux lèvres, ce qui n’est pas si fréquent. (suite…)

Nous irons tous au Paradis

jeudi, septembre 20th, 2012

Le meilleur de la comédie « à la française ».

Si j’excepte la trilogie du Monocle, qui s’améliore au fil des films, sont bien rares les suites de qualité au moins égale au premier opus de la série. Et si je pleure de joie chaque fois que je regarde Mes chers amis sur ma vieille copie pisseuse, je m’étouffe de rage en constatant que Mes chers amis n°2 n’est toujours pas édité. Hélas, la trop grande ancienneté de mon souvenir m’empêche d’engager la moindre comparaison étayée avec son aîné, mais ma mémoire me rappelle néanmoins que le second volume était au merveilleux niveau du premier… (suite…)

Un éléphant, ça trompe énormément

mercredi, septembre 19th, 2012

Que c’est bien !

J’ai revu dans la foulée Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis, parce que c’est un diptyque si bien cousu, si bien mené que chacun des volets se nourrit de l’autre, l’un plus souriant, plus lumineux, l’autre plus amer, plus sombre, l’un et l’autre de grande qualité. (suite…)

Pleasantville

dimanche, septembre 16th, 2012

Une fable gentille.

Je suppose qu’il n’y a pas lieu, aujourd’hui, de s’extasier devant la performance technique. Pourtant, à l’époque de sa sortie – 1998 – le film avait fait une certaine impression notamment grâce à ça. (suite…)

MASH

vendredi, septembre 14th, 2012

Jusqu’au cou !

Je ne connais pas plus que ça Robert Altman, dont certains font grand cas, tenu pour un cinéaste étasunien atypique, de ça de là un peu maudit, un peu singulier, créatif et souvent incompris…

J’ai vu, il y a vingt ans Short cuts qui m’a bien ennuyé, a remporté un grand succès, mais n’a tout de même pas été ce triomphe qu’a été MASH en 1970, triomphe qui n’a peut-être pas assez dû aux arrière-pensées des professionnels de la critique, ni même aux souhaits explicites de son auteur. (suite…)

Le port du désir

mercredi, septembre 12th, 2012

Ne vous y trompez pas !

Non, ne vous y trompez pas : le titre racoleur du film ne s’applique de fait qu’à la première partie et avec les restrictions de pudicité en usage au milieu des années Cinquante (plus fortes que celles de la fin de l’Entre-deux-guerres). Malheureusement la seconde partie du Port du désir sombre dans la banalité d’un thriller guère inspiré et s’achève même indignement dans des bagarres aussi minables que celles que pratiquait, à la même époque, le singulier Eddie Constantine. (suite…)

Pot-Bouille

lundi, septembre 3rd, 2012

pot_bouille01Excellente adaptation

La pourriture n’est pas que bourgeoise dans Pot-Bouille. Car il faudrait se garder de croire que Zola est un précurseur d’Arlette Laguillier. La pourriture est également servile, dans le même roman (les horreurs, les racontars, les cancans que les bonnes échangent), comme elle est rurale dans La Terre, ou prolétarienne dans L’assommoirZola n’est pas un auteur qui a une vision très optimiste de la nature humaine, dans quelque classe qu’elle soit rangée…

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Marius et Jeannette

vendredi, août 31st, 2012

Fraternité.

Si Robert Guédiguian est le cinéaste du désenchantement et de la désillusion, il n’est sûrement pas neutre que le premier film qui lui ait valu un réel succès public soit tissé d’une histoire tendre à issue heureuse. Parce que, si l’on n’est pas dans le conte de fées et le caramel sirupeux avec Marius et Jeannette, si la vie est tout aussi dure que dans les ouvrages précédents, aussi marquée par la pauvreté, l’insécurité, la maladie, l’incertitude devant l’avenir, la fin des illusions révolutionnaires, pour une fois, ça tourne plus au sourire qu’à la tristesse ou à la tragédie… (suite…)

Le cave se rebiffe

samedi, août 25th, 2012

Un bijou !

Rassérénante unanimité des points de vue : Le cave se rebiffe est à sa façon une manière de chef-d’œuvre d’un genre qui me semble aujourd’hui disparu et qui a connu des heures de gloire, donnant au cinéma français une sorte de nouvel âge d’or, à la grande irritation de la critique prétendue sérieuse, qui s’étouffait d’agacement devant un cinéma qu’on ne pouvait tout de même pas ignorer.

Qu’est-ce qui confine à la perfection dans Le cave, outre la bluffante allitération du titre magnifique, qui ne pouvait être conçu que par un véritable expert amoureux des richesses infinies de la langue française ? Qu’est-ce qui y est si réussi ? (suite…)