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Le masque de la mort rouge

samedi, septembre 26th, 2009

Débordant d’idées.

Comment se fait-il qu’après la si ridicule adaptation du Corbeau, du même Edgar Poë, Roger Corman puisse réaliser, avec Le masque de la mort rouge une sorte de petit chef-d’œuvre du film de genre, bourré d’idées délicieusement horrifiques, précurseur et sans doute inspirateur d’autres magnifiques films de terreur ? Il me semble avoir lu quelque part que Corman s’était alors établi en Grande-Bretagne, pays de la Hammer et de la prise au sérieux de l’épouvante… (suite…)

Place aux jeunes

jeudi, septembre 24th, 2009

59411_t6Lucide, désolant…

Voilà un film magnifique, bouleversant sans être jamais larmoyant, une de ces histoires tristes comme la vie qui donnent au cinéma une dimension presque charnelle, tant le sujet est vrai, tant le discours est juste… (suite…)

Les camarades

dimanche, septembre 20th, 2009

Misère du monde sans lendemains chantants.

Ce film extraordinaire pourrait permettre d’engager des tas de discussions pour en toucher les aspects divers ! On aimerait jubiler devant un DVD de meilleure qualité, comportant une VOST, et additionner, sans réticence sur la qualité du produit édité, les remarques sur le talent de Monicelli et la capacité de la comédie italienne de donner sans cynisme aucun, mais avec une impitoyable lucidité, qui est le seul vrai réalisme un regard de tendresse à la pauvre humanité. (suite…)

Into the wild

dimanche, septembre 13th, 2009

Indifférence de la Nature.

C’est un film trop long, assez dilué dans un prêchi-prêcha dont on comprend mal le sens, mais sûrement pas un film insignifiant ou inintéressant ; c’est très bien filmé, les paysages, la musique, les acteurs sont à la mesure, assez élevée des prétentions du sujet ; et, malgré la longueur et la prévisibilité du dénouement, on ne s’ennuie pas… (suite…)

Le crime farpait

samedi, septembre 12th, 2009

18424588Heureuse iconoclastie.

Capté par hasard sur une chaîne improbable, ce petit conte noir sarcastique m’a retenu jusqu’au bout de ses péripéties, assez convenues, mais amusantes et agréablement cyniques. J’ai un peu craint, au début, qu’il ne s’agisse que, comme dans Le couperet d’une histoire de struggle for life et que l’argument ultime soit celui de la lutte pour le pouvoir, les sous, la renommée, la considération, ou tout ce qu’on veut, d’un type assez banal, simplement séducteur et séduisant, comme on en voit des quantités. (suite…)

Le plaisir

mardi, septembre 8th, 2009

L’éclatante élégance de Max Ophuls.

À ceux qui prétendraient, contre toute évidence, que le cinéma, ça n’est jamais que du théâtre filmé, il faudrait recommander, toutes affaires cessantes, de regarder ne serait-ce que les trois premières minutes de l’histoire initiale  du Plaisir, film qui en conte trois, histoire intitulée Le masque, minutes qui sont un vertige absolu, où une caméra virtuose cueille en quelques plans la frénésie de la fête tout autant que la folie de qui ne se résigne pas à avoir vieilli. Saisi dans sa cavalcade, Ambroise, le masque (Jean Galland) perce littéralement l’espace, traverse les étages, les paliers et les coulisses du Palais de la Danse, dégringole les escaliers au milieu d’une foule à bout d’excitation et se lance dans un furieux galop qui l’étourdit jusqu’à l’ivresse… Merveilleuse, grisante leçon de cinéma ! (suite…)

Ali Baba et les 40 voleurs

lundi, septembre 7th, 2009

Farce alimentaire.

Ali Baba apparaît comme une sorte d’incartade dans la brève et éclatante filmographie de Jacques Becker. En douze ou treize films dont au moins deux chefs-d’œuvre, (Casque d’or et Touchez pas au grisbi) et une palanquée de films formidables (Goupi mains rouges, Falbalas, Rendez-vous de juillet, Le trou), voilà que Becker, grand réalisateur, fin psychologue du couple, observateur minutieux du milieu social tourne une farce qu’on pourrait qualifier de purement alimentaire mais qui a dû être un peu plus ambitieuse que ça. (suite…)

Non coupable

samedi, septembre 5th, 2009

Erostrate rate son coup.

Eh bien ce n’est pas mal du tout, ce Non coupable, assez mal édité par les films du collectionneur. Ce n’est pas mal du tout et ça vaut en tout cas infiniment mieux que l’oubli à peu près total dans quoi ce film de 1947 est tombé…. (suite…)

Un prophète

mercredi, septembre 2nd, 2009

La vie en dégueulasse.

C’est un film glaçant, brutal, haletant malgré sa longueur (2h40), un film qui met mal à l’aise d’emblée et ne permet pas de respirer. Même les deux ou trois drôleries qui, ça et là, surviennent ne suffisent pas à faire diminuer la tension. (suite…)

Messieurs les ronds-de cuir

mardi, septembre 1st, 2009

affich_28331_1Paléontologie administrative.

Alors que le cinéma français a filmé les milieux sociaux les plus singuliers, les plus rares, les plus bizarres, il me semble qu’il s’est fort peu penché sur le monde des fonctionnaires (j’excepte, naturellement de cette observation, l’école et la police).

Il est vrai que la littérature n’est pas plus curieuse, à la notable exception des Employés de Balzac, roman rare et peu lu, d’une grande cruauté sociale, et de plusieurs contes de Maupassant ; mais Zola, pourtant si attaché à dresser de la société du second empire un tableau complet, a négligé ce filon… (suite…)